La IVème République et les 10 premières années de la Vème représentent pour le socialisme et singulièrement pour la SFIO une période difficile. On aurait tort cependant de se la représenter comme celle d'un déclin continu.
En 56 il y a une "embellie" réelle.
A la libération, avec un peu moins de 22 %, les socialistes devienne la 3 force politique du département, derrière un MRP en situation hégémonique et un PC qui a le vent en poupe.
Mais très vite dès novembre 1946 la chute est brutale. La SFIO perd 5 points et descend à 16,1 %, alors que le PC atteint 27,84 %. Jusqu'à la fin de la IV eme République la SFIO tourne autour de ce chiffre et, dans le cadre du scrutin de liste proportionnel, obtient 2 députés : à côté de l'inamovible Tanguy-Prigent, Reeb en novembre 46 et en 51 et H. Masson en 1956. L'implantation, elle, reste fragile : trop liée à des personnalités, trop limitée sociologiquement et très inégale géographiquement - cf. - les cantons léonards particulièrement rétifs ; après 1947 les socialistes comptent cependant 72 maires contre 96 au MRP, 60 aux gaullistes et 21 au PC.
Cette tendance est globalement conforme à ce qui se passe au niveau national. La SFIO paye l'impopularité de certaines mesures de rigueur, les difficultés de la situation sociale et de la vie quotidienne aux lendemains de la guerre ; par la suite sa participation aux majorités de 3 forces (avec le MRP) brouille son image et donne des armes à un PC agressif et conquérant (à Brest) le PC est largement en tête à gauche et fait deux fois mieux que les socialistes.
Dès 1946, dans le cadre, encore du tripartisme (SFIO - PC - MRP) la section de Concarneau mettait l'accent sur la difficulté des socialistes à imposer leur image et écrit au Comité Directeur :
"Dans cette Bretagne où il existe encore les blancs et les rouges et où l'on va principalement aux extrêmes, la lutte socialiste qui s'intercale entre le radicalisme et le communisme est difficile. Elle est mal comprise de la masse, parce qu'elle ne s'appuie pas sur des sonorités ronflantes comme chez les blancs ou des coups de gueule électoraux chez nos camarades communistes".
La question religieuse reste une ligne de partage essentielle avec le MR. Avec les "totalitaires staliniens" c'est un fossé idéologique et stratégique (la guerre froide). Mais aux élections de 1956, celles qui voient le succès à la majorité relative des candidats su "Front républicain", la SFIO progresse assez nettement dans le département ; elle gagne 6 000 voix et atteint 16,6 % et redevient la 3eme force politique derrière" le MRP et le PC tous deux déclinants. A Brest par exemple la SFIO passe de 10,32 % en 1946 à 14,4 % en 1956 grâce au travail de R. Gravot et de R. Arnault.
Une nouvelle génération prend le relais, Gravot à Brest - Mao à Châteaulin.
La fédération se structure, fait un gros effort d'implantation, création de nouvelles sections, d'information, Alexandre Thomas, délégué à la propagande, anime de nombreuses réunions et de réflexion. Treize groupes techniques sont mis sur pied.
Ce gros travail paye, les effectifs passent de 950 en 1955 à 1200 en 1956 et se stabilisent à 1400 environ en 57-58 mais en août 1959, ils sont redescendus à 1000.
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