Le dialogue dans la clarté
Il est plus facile de vider le dentifrice que de le remettre dans le tube. Tous les dirigeants politiques et syndicaux connaissent cet adage. Sauf, manifestement, les ministres et les responsables de la République en marche qui ne semblent le découvrir que maintenant. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir lancé des mises en gardes.
Après la terrible journée du 1er décembre, les socialistes, en France, mais aussi dans le Finistère ont fait entendre une voix responsable, uniquement motivés par la recherche de solutions réalistes pour mettre fin à la crise (voir article page 3). Car les mêmes causes produisant les mêmes effets, un pourrissement du conflit ne pourra aboutir qu’à de nouvelles violences.
« Les émeutes qui se sont produites hier, à Paris, mais aussi dans plusieurs autres villes doivent être condamnées avec la plus grande fermeté par l’ensemble des responsables politiques du pays : jamais, la violence ne doit être tolérée. Celles et ceux qui tentent de comprendre, de minimiser voire de justifier ces actes inqualifiables sont irresponsables », a tenu à préciser Yohann Nédélec, dans un communiqué publié le 2 décembre.
Le Premier secrétaire fédéral du PS a également salué « le professionnalisme des forces de l’ordre qui ont subi les assauts de casseurs déterminés et qui, comme à Brest et Quimper, ont permis d’éviter les débordements ». Ces émeutiers profitent du mouvement des gilets jaunes pour se livrer à des saccages.
La France ne supportera pas un nouveau samedi d’émeutes. Il est temps que le gouvernement, mais aussi les gilets jaunes, prennent la mesure de la crise.
Cela fait plus de trois semaines que le Parti Socialiste appelle au dialogue. Très rapidement, le gouvernement peut sortir du blocage. Il doit annoncer qu’il renonce à la taxe sur les carburants prévues au 1er janvier 2019, qu’il revient sur l’ISF et la flat tax et enfin qu’il convoque une grande négociation nationale sur le pouvoir d’achat et le financement de la transition écologique.
Et, c’est précisément à ce moment que Jean-Yves Le Drian, main dans la main avec Richard Ferrand, lance un appel pour mettre en place un objet politique non identifié, à mi-chemin entre le parti et le club de réflexion pour réunir les « progressistes bretons ». Poliment, mais fermement, le Premier secrétaire du Finistère, comme ses homologues des autres fédérations bretonnes, ont décliné l’invitation à se rendre à Lorient, le 16 décembre. « Cette proposition reste bien floue et ne pourrait qu’ajouter de la confusion dans une période où, au contraire, nos concitoyens ont besoin de clarté », a précisé Yohann Nédélec, qui ne voit pas quels progrès ce gouvernement a apporté depuis 18 mois.
Article publié dans le Cap Finistère n°1250 du 7 décembre
2018