Merci Michel Serres
Michel Serres, qui nous a quitté le 1er juin, occupait une place particulière dans le paysage intellectuel français. Il était un philosophe présent dans les médias mais sans jamais créer le buzz ou participer à une polémique. Il dénonçait la tendance réactionnaire d’une partie de la société à se réfugier dans le « c’était mieux avant » mais d’un point de vue théorique, sans jamais s’en prendre aux tenants de cette idéologie. Chiffres à l’appui, il expliquait pourquoi, compte tenu des progrès de la médecine, des conditions de vie et de travail, du risque de guerres etc… il valait largement mieux être Français, en 2019 qu’en 1919.
Car Michel Serres apportait une dimension essentielle dans le débat : le temps. C’est ce qui permet, lorsqu’on le maîtrise, de mesurer l’essentiel de l’anecdotique, l’important du futile.
Il invitait toujours ses lecteurs à comprendre et à imaginer l’avenir en l’accompagnant plutôt qu’en essayant de l’empêcher.
PS29
Article publié dans le Cap Finistère n°1273 du 7 juin 2019