Un parti à la rencontre du peuple de France
Un parti à la rencontre du peuple de France
(contribution de militants socialistes finistériens)
« La République doit se construire sans cesse car nous la concevons éternellement révolutionnaire, à l’encontre de l’inégalité, de l’oppression, de la misère, de la routine, des préjugés ; éternellement inachevée tant qu’il reste des progrès à accomplir »
Pierre Mendès France
François Hollande, Président de la République, Jean Marc Ayrault, Premier Ministre, un gouvernement à majorité socialiste, les deux assemblées également socialistes, tout ceci nous donne des responsabilités pour les prochaines années.
Le Finistère, en ayant contribué à l’élection de 11 parlementaires socialistes sur 12, avec un conseil général à gauche, une majorité de conseillers régionaux et les exécutifs des deux agglomérations les plus importantes Brest et Quimper, participe à ce mouvement national qui porte haut et fort nos valeurs.
Cette contribution a vocation à nous donner une feuille de route claire, cohérente et responsable car nos victoires de 2012 ne sauraient être considérées comme un aboutissement mais au contraire comme le début d’une nouvelle page de notre histoire que nous avons la responsabilité d’écrire collectivement.
La rénovation de notre parti qui a aboutit au choix des primaires a enclenché une dynamique de victoire qu’aujourd’hui personne ne conteste. Pour réussir, au service de François
Hollande, le Parti socialiste devra être uni au prochain congrès autour de ses valeurs, de ses principes mais également autour d’une ligne stratégique claire et partagée, fruit d’une rénovation qu’il nous faut approfondir et poursuivre.
INVENTER UNE NOUVELLE SOCIALE -DEMOCRATIE
Il nous faut inventer une sociale-démocratie à la hauteur des enjeux du 21ème siècle. Il nous faut la rêver, l’inventer, l’imaginer, la construire, la définir. Il nous faut une sociale démocratie républicaine et laïque, socle de notre société française. Elle doit permettre d’aboutir à une société apaisée et réconciliée après une trop grande période de stigmatisation et de divisions.
Une sociale-démocratie où l’avenir de l’Europe est une nouvelle frontière politique, économique, sociale nécessaire pour lutter contre les dérives du capitalisme et promeut une société de développement durable et créatrice d’emplois, source de cohésion sociale et territoriale.
Une sociale-démocratie qui intègre la révolution numérique et toutes ses conséquences (technique, économique, sociale, politique et culturelle).
Il nous faut enfin une sociale-démocratie qui propose des solutions nouvelles sur la base de nos principes fondateurs et de nos valeurs intangibles que sont l’égalité, la justice et la solidarité.
Les fédérations doivent ainsi impulser la réflexion mais aussi l’organiser et la nourrir. Elles doivent associer les militants des sections, des circonscriptions, et les élus mais aussi les mondes syndicaux, associatifs et citoyens. Enfin, elles doivent établir des passerelles de réflexions avec les autres partis de gauche.
Ce que nous avons réussi au niveau national avec la création de thinks thanks reconnus comme Terra Nova, nous devons le faire dans nos départements en créant des plateformes de discussions permanentes. Nous devons construire un lieu de confrontations d’idées et échanges avec le monde associatif, les partenaires sociaux et les autres partis de gauche qui aspirent encore et toujours à changer la société pour plus de solidarité et qui, pour cela, prennent leurs responsabilités entièrement.
TRAVAILLER ET CONSTRUIRE L’AVENIR ENSEMBLE
Le parti socialiste ne peut pas être une simple machine électorale, sinon il prépare déjà son déclin. De fait, nous devons travailler ensemble afin de maintenir notre force de proposition.
Pour ce faire, il faut partir de notre histoire en Bretagne et dans le Finistère et nous interroger constamment : Pourquoi sommes-nous devenus, après 40 années de travail de conviction, le territoire d’excellence de la gauche ? Il faut analyser ce qui fait nos forces et comprendre nos erreurs et nos faiblesses et donc construire notre avenir ensemble.
C’est d’abord par un travail politique que nous pourrons avancer. Ce doit être un travail intellectuel mais aussi idéologique, collectif, fondé sur des débats et des échanges dans nos lieux de discussion. Cela suppose un travail constant de formation de nos militants et élus.
La Bretagne a un atout considérable. Sa capacité à travailler ensemble, à défendre des intérêts communs au-delà des positions partisanes. Le BREIS (Bureau Régional d’Etudes et d’Informations Socialistes) en est l’illustration. Cette union régionale des 4 fédérations se réunit régulièrement, élabore des contributions dans le cadre de nos congrès nationaux mais également lors de nos élections nationales et locales. Les dernières contributions portant sur
« La République des territoires » posaient un certain nombre d’idées sur la décentralisation notamment et qui semblent, aujourd’hui, inspirer les réflexions en cours et les décisions à venir.
La formation de nos militants passe par des rencontres et des échanges. Elle passe également par la confrontation et l’ouverture d’esprit. L’organisation d’universités du projet au niveau fédéral, chaque année, devrait être un outil de formation au service de nos adhérents.
Celle-ci passe également par la nomination d’un secrétaire fédéral au projet chargé de faire des propositions de réflexions et de discussion autour de thématiques novatrices et proches des aspirations et des attentes de nos concitoyens notamment les plus fragiles d’entre nous. .
Outre le cadre fédéral, le parti socialiste doit pouvoir mieux s’organiser au niveau régional.
Les fédérations doivent être forces de propositions pour les unions régionales et organiser des rencontres régionales comme vont le faire à la rentrée prochaine les socialistes de Bretagne autour de la réforme de la décentralisation et de la modernisation de l’Etat.
LIRE LE MONDE RÉEL ET COMPRENDRE
Le parti socialiste doit lire et comprendre les mutations de nos sociétés à toutes les échelles : mondiale, européenne, hexagonale, régionale, départementale et locale. C’est sur cette base exigeante que nos principes et valeurs peuvent se traduire en un horizon, ce que François 3
Hollande décrivait comme un rêve européen, mais aussi français, et pourquoi pas régional et départemental.
Cet horizon ne pourra voir le jour qu’avec un projet clair, ambitieux partagé et respectueux de nos valeurs et de nos principes. Ce projet se traduira ensuite en un programme qu’il faudra partager avec les citoyens français.
Ce projet, il nous faudra le confronter aux autres : chercheurs, experts, …et aux citoyens.
Nous devons en effet écouter les Français et les « gens de peu » (Pierre Sansot) voire même les « invisibles ».
Le parti socialiste doit se mettre en position de comprendre ce que les Français de condition modeste ressentent au quotidien face à un monde en profonde mutation dont beaucoup ne comprennent plus rien. Trop souvent, nous entendons "tous les mêmes", "l’un ou l’autre, cela ne changera rien", "qu’est ce qu’on peut y faire de toute façon ?". Cette fatalité et cette absence de confiance en l’action publique au service de tous contribue en un discrédit croissant en l’action politique.
Le parti socialiste doit retrouver son lien avec les Français de toutes condition et cela doit se traduire dans notre fonctionnement en veillant à une représentation large et diverses dans nos instances, dans nos réflexions en mettant au cœur de nos lieux de débat les questions qui préoccupent les Français éloignés de la politique, pour les comprendre et y apporter des réponses courageuses, sans tomber dans la facilité des solutions démagogiques et dans nos pratiques politiques que sont le non cumul, la diversité ou exemplarité...).
REFONDER NOTRE IDEAL
Notre idéal et notre méthode reposent sur une synthèse entre les valeurs du socialisme, et celles de la République (Jaurès et Blum). Au cœur de la période actuelle émerge à nouveau la question de l’égalité (donc problématique centrale pour l’avenir) comme le démontre l’ouvrage « la société des égaux » de Pierre Rosanvallon.
La tentation pour le PS est souvent d’osciller entre un discours révolutionnaire sans prise sur le réel et une prudente pratique gestionnaire qui renonce à le transformer.
Le réformisme n’a de contenu que s’il s’appuie sur des diagnostics justes, une réflexion riche et novatrice afin de créer de nouveaux contenus politiques, une volonté radicale de transformer progressivement le monde et une compréhension fine d’une société qui évolue souvent plus vite que les partis politiques
Nous voulons échanger avec tous ceux qui travaillent ou aspirent à le faire, qui réfléchissent et étudient et qui rêvent, imaginent et inventent. Nous voulons tracer un chemin, inventer un horizon.
Cette démarche suppose une redéfinition permanente des objectifs, de leur réalisation, et de leur évaluation et doit s’appuyer sur les experts intellectuels en sciences humaines (histoire, sociologie, géographie, anthropologie, philosophie) mais aussi les experts militants à savoir tous ceux qui sont prêts à s’engager dans la réflexion et l’action et enfin les experts citoyens.
Le réformisme repose sur notre capacité collective à écouter et à associer les partenaires sociaux.
La méthode qui va nous permettre d’avancer sur ces champs sera basée sur le contrat et la démocratie sociale pour apporter des réponses qui transforment en mobilisant. A leur arrivée à l’Elysée et à Matignon, a été décidée la conférence sociale qui a déjà marqué les esprits par son ouverture, ses discussions sans tabou et l’ouverture des 11 chantiers prioritaires : une véritable rupture avec les pratiques du gouvernement antérieur.
OUVRIR DE NOUVEAUX CHAMPS DE RÉFLEXIONS
Pour conclure, il ne faut pas craindre d’aller défricher et se ressourcer auprès de pratiques et de réflexions qui ne sont pas, a priori, proches des nôtres. Nous devons oser nous affranchir de certaines de nos barrières idéologiques comme nous avons pu le faire auparavant.
Avec la justice comme creuset commun, inventer la société du 21ème siècle nécessite de mener des réflexions utiles comme : quelle croissance au service de quel projet politique ? Que signifie réellement décroissance ? Quels éléments rejeter et quelles réflexions intégrer ? Où en est-on de la création et de la redistribution des richesses ? Quelles formes de solidarités nouvelles à inventer ?
Avec le pacte productif et environnemental, et face à l’angoisse autour de la désindustrialisation, il est temps de mener une réflexion croisée sur
industrie/innovation/développement durable afin de la décliner à court, moyen et long terme.
Le Finistère et la Bretagne sont bien placés pour être en pointe sur un tel sujet.
D’autre part, il nous faut avoir en permanence comme fil conducteur les éléments suivants :
Comment donner du sens à l’action politique et au projet politique ? Comment améliorer quotidiennement la vie des gens à court, moyen et long terme ? Comment rencontrer, écouter tout le monde et donner des perspectives aux inquiétudes, aux angoisses voire aux régressions de civilisation ?
Il est temps et urgent d’entamer une réflexion approfondie sur les médias, réflexion qui dépasse l’angélisme et les clichés. Comment sont fabriquées l’information et l’opinion ? Y at il un formatage de la pensée voire une régression organisée ou invisible ? Les médias, la consommation, les publicités entraînent-ils une régression de la civilisation, de l’émancipation et de l’humanisme.
Evidemment, ces pistes de réflexion ne constituent pas une liste exhaustive. Elle propose quelques champs de travail et de réflexion collective destinés à nous ouvrir les yeux, à anticiper demain et à se donner comme horizon une société encore plus juste, plus égale et plus solidaire.
Autour de nos priorités clairement définies au cours de la campagne présidentielle et législative : l’engagement européen, indissociable du projet socialiste d’aujourd’hui au service de la croissance et de l’emploi, l’engagement pour l’éducation et la formation avec comme axe premier la lutte contre l’échec scolaire, l’engagement décentralisateur tellement souhaité par les territoires de France.
Autant de champs de réflexions que nous proposons à la délibération collective et à notre fédération pour :
1. un secrétariat fédéral au projet en réflexion permanente
2. Un think thank finistérien, forum des idées et des rencontres 5
3. Une convention fédérale annuelle du projet, lieu de synthèse de notre réflexion collective et de notre formation permanente et continue
4. Un BREIS rénové qui retrouve sa vocation originelle.
Cette contribution peut permettre à chacun de nous, militant avant d’être adhérent, de découvrir ou de re-découvrir les joies et les angoisses de la réflexion collective. Ensemble c’est se dépasser.
« On ne construit rien sans enthousiasme. Le but de la politique au niveau le plus élevé est de
conduire un peuple, de lui ouvrir des horizons, de susciter des élans » (Pierre VianssonPonté)
PREMIERS SIGNATAIRES
NATHALIE CONAN-MATHIEU(Fouesnant)
GILBERT GRAMOULLE (Quimper)
MICHAEL QUERNEZ (Quimperlé)
BERNADETTE ABIVEN (Brest)
OLIVIER BELLEC (Trégunc)
MARYVONNE BLONDIN (Ergué Gabéric)
DOMINIQUE BOE (Quimper)
ANTOINE BOURDON (Brest)
ROGER COLAS (Tréméven)
JEAN PAUL COSME (Brest)
KARINE COZ-ELLOUET (Brest)
DANIEL CREOFF (Huelgoat)
FRANCOIS CUILLANDRE (Brest)
JOEL DERRIEN (Scaër)
JACQUELINE DONVAL(Audierne)
MARIE ISABELLE DOUSSAL (Arzano)
THIERRY FAYRET(Brest)
THOMAS FEREC (Briec)
LAURENCE FORTIN (Ploudiry)
CLAUDE JAFFRE (Riec Sur Belon)
GEORGES KERGONNA (Quimper)
JEAN CLAUDE LARDIC (Brest)
DAVID LESVENAN (Quimper)
MARIE-FRANCE LE BOULCH (Lannédern)
GILBERT LE BRIS (Concarneau)
DIDIER LE GAC (Lampaul Plouarzel)
PAUL LE GOFF (Brest)
MARC LE HENANF (Quimper)
ANNICK LE LOCH (Pont l’Abbé)
LOUIS LE PENSEC (Mellac)
PIERRE MAILLE (Brest)
FRANCOIS MARC (La Roche Maurice)
ALAIN MASSON (Brest)
YANN MASSON (Brest)
MARION MAURY (Brest)
ROGER MELLOUET (Pont de Buis)
ISABELLE MELSCOET(Guipavas)
SEBASTIEN MIOSSEC(Riec sur Belon)
MURIEL NEDELEC (Quimper)
YOHANN NEDELEC (Le Relecq Kerhuon)
JACQUELINE OLIVET (Landerneau)
JEAN JACQUES PELLE (Brest)
BERNARD POIGNANT (Quimper)
JEAN LUC POLARD (Brest)
MOHAMED RIHANI (Fouesnant)
PATRICIA SALAUN KERHORNOU (Brest)
NATHALIE SARRABEZOLLES (Le Relecq Kerhuon)
MARC SAWICKI (Brest)
RAYNALD TANTER (Penmarch)
HOSNI TRABELSI (Brest)
JEAN-PAUL URIEN (Chateaulin)
LAURENCE VIGNON (Quimper)
CHRISTINE WALLID(Brest)
TANGI YOUINOU(Douarnenez)
NICOLE ZIEGLER (Concarneau)
Marc Coatanéa, Brest, Sylvie Kériou, Concarneau, Karim Fakri, Brest, Michel Dath, Pont l’Abbé, Fabrice Huret, Guipavas, Michel Loneux, Lanmeur, Marc Mathieu, Fouesnant, Laurent Bonnaterre, Crozon, Jean-Pierre Thomin, Landerneau, Hervé Fourn, Douarnenez, Magali Taragna, Brest, Jean-Luc Tanguy, Pont Aven, Bernard Monot, Brest , Tino Kerdraon, Brest, Régis Gaudin, Douarnenez, Franck Le Bolc’h, Brest