Au début du siècle, grâce au travail incessant de quelques militants, la SFIO remporte quelques beaux succès et assure l'implantation de la gauche dans ce département.
"La Fédération du Finistère, qui a pris en si peu de temps un si rapide développement, est l'une des plus jeunes du parti" précise Compère Morel en introduction de son chapitre consacré à notre département.
Brest représente le principal pôle du socialisme dans le Finistère. En 1894, des militants réunis autour d'Albert Wilm commencent à populariser les idées socialistes. A Lambezellec, commune distincte de Brest à l'époque, c'est dès 1884 que le socialiste Gouze est élu conseiller municipal.
C'est parmi les ouvriers de l'arsenal que les socialistes recrutent leurs adhérents (1) et leurs électeurs. Dès 1904, la liste républicaine socialiste est élue à la surprise générale. Cette victoire eut un retentissement énorme dans toute la région. Le citoyen Aubert devint Maire (1).
La réaction de la droite fut terrible et en 1908, la gauche quitte, provisoirement, la mairie.
D'autres groupes socialistes existaient dans le Finistère. A Morlaix une section de P.O.F. (Parti Ouvrier Français) fut créée en 1900. Dirigé par Jules Guesde, le P.O.F. est considéré comme le premier parti de type moderne de France.
A Douarnenez et Quimper aussi existent des groupes. Ensemble ils participent à la Fédération de Bretagne. Ce n'est qu'en novembre 1907, au congrès de Morlaix qu'ils fondent la Fédération du Finistère avec les sections de Kerhuon, Landerneau, Saint Marc et Carhaix. La Fédération compte à sa naissance 250 cotisants.
Jusqu'en 1910, les socialistes finistériens se renforcent. Déjà aux législatives de 1906 deux d'entre eux, Goude à Brest et Yves Le Febvre à Morlaix se sont présentés aux législatives.
En 1908, la Fédération lance un journal, le Cri du Peuple. Cet hebdomadaire remplace l'égalitaire.
En mai 1910, les victoires sont aux rendez-vous. La Fédération présente 5 candidats sur les 11 circonscriptions du département : Goude l'emporte à Brest et devient le 1er député socialiste en Bretagne. En fait, 14 266 électeurs votent pour les candidats socialistes.
En juillet Goude et Masson sont élus conseillers généraux à Brest. Tout naturellement, en 1912, les socialistes remportent les élections municipales et Masson devient maire.
A l'occasion d'une municipale partielle, la liste ouvrière socialiste avait déjà remporté l'élection à Concarneau. Cette victoire est confirmée en 1912.
Lambezellec et Le Guilvinec se dotent également d'équipes municipales socialistes. En outre, à Quimper, Morlaix et Kerhuon de nombreux socialistes participent à des majorités de coalition.
En 1913, la Fédération compte 1 député, 2 conseillers généraux, 2 conseillers d'arrondissement, 4 maires, 8 adjoints et 110 conseillers municipaux.
850 adhérents, répartis dans 32 sections militent dans l'ensemble du département.
Les zones de force sont la région brestoise, la région morlaisienne, Douarnenez, Quimper, le sud du pays bigouden.
C'est donc une fédération jeune mais pleine d'avenir qui accueille le congrès national de la S.F.I.O. en 1913 à Brest.
(1) Il restera célèbre dans l'histoire de la ville en raison de ses actions en faveur des enfants : création de colonies de vacances et de cantines scolaires
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