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mercredi 25 décembre
3919 : un combat quotidien
 
 
 En 2018, en France, 121 femmes sont décédées sous les coups de leur partenaire ou de leur ex-partenaire. Trop longtemps cachés, ces crimes sont maintenant appelés par leur nom : des féminicides. 
Au moment où s’est tenu le Grenelle contre les violences conjugales, le 4 septembre, plus de 100 femmes avaient été assassinées. Alors qu’un plan Marshall s’avère nécessaire, le gouvernement, s’est « contenté » d’un Grenelle. 
Mais personne n’est dupe de cette agitation médiatique : les grands messes, c’est bien pour sensibiliser le public, mais l’action résolue des pouvoirs publics et l’attribution de moyens budgétaires, c’est mieux. 
À l’occasion de la réunion annuelle du comité départemental contre les violences conjugales, la Préfecture a annoncé les chiffres concernant le Finistère, trois femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints. « On constate, dans notre département, une progression de 16 % du nombre de plaintes », précise Élyane Pallier, conseillère départementale, en charge de l’égalité Femmes-Hommes. « Depuis #meetoo les victimes ont moins peur et osent porter plainte. Mais, nous n’avons pas attendu le Grenelle pour mettre en place un protocole d’action visant à mieux prendre en compte les femmes victimes de violences. » 
« Car la lutte contre les violences conjugales est un combat qui se mène au quotidien, avec de multiples acteurs et sur plusieurs fronts », estime Élyane Pallier. D’abord dans les écoles, où des actions de sensibilisation doivent être constamment menées pour, dès le plus jeune âge, expliquer aux enfants qu’ils n’ont pas le droit de frapper les autres et que les actes violents doivent toujours être dénoncés. 
Il se mène aussi dans les commissariats et les brigades de gendarmerie. « Nous avons la chance, dans le Finistère, que la gendarmerie ait désignée deux personnes pour s’occuper spécifiquement des violences conjugales », se félicite Élyane Pallier. 
Les moments forts, comme le Grenelle ou, dans quelques semaines, le 23 novembre, la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes sont importants pour marquer l’opinion publique. Mais c’est bien sur la durée, par une action déterminée de l’ensemble des acteurs, que le nombre de féminicides pourra baisser et finalement disparaître. 
Le Grenelle contre les violences conjugales est essentiellement une opération de communication. Cependant, sur un sujet comme celui-ci, la communication est importante, ne serait-ce que pour faire connaître le numéro d’urgence 3919. Il n’en reste pas moins que les associations d’aide aux victimes doivent maintenir la pression pour que des moyens soient, enfin, débloqués afin de mettre à l’abri toutes les femmes qui ont besoin de l’être.
 
Article publié dans le Cap Finistère n°1280 du 13 septembre 2019
 



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