Toutes celles et tous ceux qui ont eu l’occasion de le croiser le week-end dernier, à Porspoder, Brest, Quimper ou à Plérin, peuvent en témoigner : François Hollande entend bien mettre son expérience au service de la Gauche pour la Présidentielle de l’année prochaine.
Qu’explique l’ancien président dans son livre Affronter ? Que les débats de la campagne présidentielle
devraient porter sur les trois principaux défis auxquels nous sommes confrontés : la crise démocratique, les menaces extérieures et la transition écologique.
La Ve République traverse une crise de sa représentation qui se traduit, notamment par une baisse régulière de la participation électorale mais qui prend différents aspects comme l’influence croissante des forces de l’argent dans les médias ou le rôle bien trop important que joue la technostructure dans les prises de décisions, au détriment des élus.
À côté de cette menace intérieure, les menaces extérieures se font de plus en plus précises, comme aujourd’hui sur les frontières Est de l’Europe, en Biélorussie ou en Ukraine. L’affirmation de puissances comme la Turquie ou l’Iran, la montée en puissance de la Chine et sa confrontation avec les États-Unis, qui se détournent de l’Europe pour se concentrer sur le Pacifique, rendent le monde de plus en plus instable et dangereux. La France ne peut pas se substituer à l’Union européenne mais ceux qui aspirent à la présider doivent présenter une vision claire des contours de l’Europe de la défense.
Les effets du réchauffement climatique se font sentir tous les jours. La promotion des frontières n’a aucun sens face à ce phénomène qui se joue des limites administratives, a rappelé celui qui est parvenu à faire ratifier l’accord de Paris en 2015. Mais des décisions encore plus énergiques, qui vont bouleverser nos modes de vie, doivent rapidement être prises.
Seule la Gauche peut répondre à ces défis. Ce ne sont ni les libéraux, qui ne jurent que par le marché, ni les populistes, qui ne jurent que par les frontières, qui vont résoudre la crise climatique. Ce ne sont pas non plus la Droite et l’Extrême-droite, qui voient en Poutine un modèle, qui vont garantir notre souveraineté.
En ce qui concerne nos institutions, François Hollande tire un bilan au vitriol du quinquennat qui s’achève, qu’il qualifie
dans son livre « d’anormal ». Comment Emmanuel Macron, qui a abaissé nos institutions avec méthode, pourrait être demain le candidat de l’équilibre institutionnel, de la participation citoyenne ?
Seul socialiste, avec François Mitterrand, à avoir remporté une élection présidentielle, François Hollande appelle Anne Hidalgo à ne pas se précipiter. « C’est au mois de janvier que l’opinion se cristallisera. D’ici là, il faut affiner le projet. » Pour François Hollande, il ne sert à rien d’additionner les promesses, comme le font certains candidats, sans prendre la peine de les chiffrer. « Les électrices et les électeurs ne veulent pas un catalogue de mesures, mais une orientation, une direction incarnée par une candidate crédible. »
Pour François Hollande, il faut promettre peu mais il faut présenter quelques engagements forts qui parlent aux électrices et aux électeurs, comme il l’avait fait avec l’annonce de la création de 60000 postes dans l’Éducation nationale ou l’instauration du tiers payant.
La Gauche reste dans la course pour la Présidentielle. À condition qu’elle se dote d’une force centrale qui ne peut être que le Parti Socialiste. « Nous devons, dans cette campagne, incarner à la fois l’audace mais aussi la crédibilité. Ce n’est pas rien de confier, pour cinq ans, les destinées du pays à quelqu’un. Il ne faut jamais oublier que le président de la République est aussi le chef des armées. Et que la nôtre est dotée de la force de frappe nucléaire », a rappelé François Hollande.
Il faut se présenter à cette Présidentielle avec la ferme intention de la remporter. Pas simplement d’être quelques pourcents au-dessus de son partenaire pour négocier quelques circonscriptions pour les Législatives qui suivront.
Aujourd’hui, rien n’est joué. Il reste quelques semaines aux socialistes et à leurs partenaires pour créer les conditions d’une dynamique à travers un projet qui correspondent aux aspirations des électrices et des électeurs.
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