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mercredi 25 décembre
Agir avec respect et modestie

La politique du Département en matière de protection et de sauvegarde de l’enfance dans
le Finistère, qui consiste à ne plus faire confiance au monde associatif, n’a pas fait l’objet d’un débat ont dénoncé, le 2 mai, Armelle Huruguen et Kévin Faure, co-présidents du groupe Finistère et Solidaires.
« Récement la presse locale s’est faite l’écho de l’inquiétude des professionnels du secteur de la protection de l’enfance en Finistère. En effet, par une décision unilatérale, le président Maël De Calan a décidé de confier au Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille (CDEF) l’ensemble des services d’accueil d’urgence pour les jeunes mineurs confiés au Conseil départemental, alors qu’ils étaient en partie portés, jusqu’à présent, par des associations finistériennes, dont Don Bosco.
Si nous sommes convaincus que les professionnels du CDEF peuvent mener à bien cette difficile mission, nous sommes heurtés, comme les professionnels du secteur associatif, par la méthode et par la philosophie à l’œuvre pour construire les politiques publiques en Finistère.
Tout d’abord, cette évolution dans la politique de la protection de l’enfance en Finistère est du seul fait de Maël De Calan puisque cette politique n’a jamais été présentée, débattue, annoncée ou délibérée par le Conseil départemental du Finistère. Nous réclamons pourtant depuis des mois une présentation de la stratégie de l’exécutif sur la protection de l’enfance : nous sommes seulement avertis par les médias ou les professionnels heurtés et lisons comme les associations des appels à projets ponctuels du Département auxquels il faut répondre la veille pour le lendemain. Une reprise en interne de l’ensemble des services d’accueil d’urgence ne peut avoir un sens que si elle s’inscrit dans une réflexion globale sur l’accompagnement des enfants et jeunes finistériens confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance et de la complémentarité à penser entre les structures du Conseil départemental, des associations, ainsi que les familles d’accueil.
« Cette politique n’a jamais été présentée, débattue, annoncée ou délibérée par le Conseil départemental. »
Nous dénonçons également la brutalité de l’annonce sans aucune anticipation, sans aucun échange préalable visant à accompagner l’évolution, sans aucune co-construction avec l’ensemble des associations finistériennes agissant dans ce secteur profondément humain. Nous sommes particulièrement inquiets de constater l’irrespect envers le tissu associatif en Finistère. Fort de nombreuses années de projets ancrés socialement et sociétalement dans notre Département, le tissu associatif est riche, dense et nous
sommes fiers d’apporter un soutien à cet engagement pour des valeurs qui nous sont chères. Depuis plus de quinze ans, le Conseil départemental a tissé des partenariats forts avec des associations qui agissent sur les politiques publiques départementales : nous sommes inquiets que le président De Calan et son exécutif semblent considérer davantage le tissu associatif comme des entreprises de prestation, voire des cabinets de conseil, au lieu d’agir avec modestie et humilité avec ces bénévoles et ces professionnels qui portent des projets de société.
Dans le secteur de la protection de l’enfance, personne n’hérite de certitude ou d’idées révolutionnaires : par des expérimentations (à l’image de Petits pas Grands pas), par de l’écoute, du partage et de la co-construction, l’accompagnement de ces jeunes filles et jeunes garçons qui souffrent des difficultés ou de l’absence de leur famille doit être digne et sans excès.
Finistère et Solidaires ne cautionnera jamais des politiques publiques reniant les principes démocratiques, annoncées de manière brutale et avec une méthode irrespectueuse envers le tissu associatif comme envers les élus départementaux.
Dans un contexte national de souffrance du médico-social, de manque de reconnaissance de l’ensemble des métiers du social, nous invitons le président De Calan à faire preuve de tact, de modestie et de respect pour mener des politiques départementales humbles et équilibrées avec les professionnels du Conseil départemental comme des associations du Finistère. »

Article publié dans le Cap Finistère n° 1392 du 6 mai 2022




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