Accueil > Actualités de la fédération > articles cap Finistère > articles
LES BLOGS
SOCIALISTES
Tous les blogs
RECHERCHE
mercredi 25 décembre
Au-dessus des lois ?

« Le gouvernement sera bientôt le dernier à soutenir Uber », ont dénoncé syndicalistes, universitaires et élus, dont Olivier Faure, Valérie Rabault et Patrick Kanner, dans une tribune publiée le 17 mars dans L’Humanité. 

« La fiction des travailleurs indépendants ubérisés, déjà contredite par les grands principes du droit du travail en temps normal, éclate au grand jour à la faveur de la crise sanitaire. Pourtant, le gouvernement refuse d’entendre la voix de ces travailleurs qui demandent que les plateformes numériques respectent le droit du travail et notamment ses règles en matière de santé et de sécurité des 

travailleurs. 

Depuis un an, malgré le virus qui circule, malgré les confinements successifs, malgré l’application du couvre-feu, ils continuent de sillonner nos villes. Particulièrement exposés aux risques de la pandémie, les chauffeurs VTC ou les livreurs de repas ont vu leurs conditions de travail se dégrader au fil des mois. (...) 

En octobre 2020, le syndicat INV, représentatif de plus d’un millier de chauffeurs VTC, a demandé à Élisabeth Borne, ministre du Travail, de faire procéder par l’inspection du travail à des contrôles du respect du droit du travail par la plateforme Uber. Ce recours n’a jamais reçu de réponse. Silence vaut refus. 

Que les plateformes choisissent de s’abriter, comme toujours, derrière la fiction de l’indépendance des chauffeurs ou des livreurs pour se défausser de leurs obligations, nous y sommes habitués. C’est la stratégie qu’ont adopté, dès 

Pour l’égalité des droits 

le début, Uber, Deliveroo et les autres pour contourner les règles du droit du travail... Mais cela ne durera pas, car la Cour de cassation a tranché cette question en mars 2020 et a reconnu à un chauffeur VTC le statut de salarié. Il n’y a donc pas de différence à faire entre un travailleur de plateforme et un salarié, et chacun a droit au respect des mêmes règles, notamment en matière de sécurité et de santé au travail. 

Ce qui est plus choquant, c’est que, pendant ce temps, le gouvernement fasse semblant de regarder ailleurs. Il sera bientôt le dernier à soutenir Uber ! Le 1er mars, à l’initiative de 168 chauffeurs VTC, une procédure a été lancée contre Élisabeth Borne devant le Tribunal administratif de Paris. Puisqu’elle ne leur a pas répondu, les chauffeurs VTC Uber ont décidé de demander à la justice administrative d’enjoindre à la ministre de saisir les services de l’inspection du travail pour faire respecter le droit du travail et de mettre en lumière la carence de l’État. Le combat qu’ils mènent et que nous soutenons, c’est celui d’une génération de travailleurs, née de l’ubérisation et du développement des plateformes numériques, devenus les victimes d’une nouvelle forme d’exploitation, une « chair à algorithmes » qui ne dit pas son nom. » 

 

Article publié dans le Cap Finistère n°1348 du 26 mars 2021




Partager Publier sur twitter