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mercredi 25 décembre
Avec les Ukrainiens

Ne pas s’habituer à l’inacceptable. Voilà le message qu’ont adressé des centaines d’Ukrainiens, et surtout d’Ukrainiennes, le 24 août, dans les rues de Brest et Quimper.
Cette date était particulièrement symbolique pour ces réfugiés. Elle correspond en effet au
31e anniversaire de l’indépendance du pays, mais aussi au sixième mois de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, le 24 février 2022.
Cependant, une partie de la population ukrainienne, à l’Est du pays, vit en état de guerre depuis 2014. Une partie du territoire ukrainien a en effet été annexé par la Russie, sans réaction de la communauté internationale (voir encadré).
Pour l’armée russe, le conflit devait être rapide et ne durer que quelques jours, voire quelques semaines. C’était sans compter sur la détermination de l’armée et de la population ukrainienne.
Les rassemblements organisés à Brest et Quimper ont donné à des réfugiés l’occasion de témoigner de ce qui se passe dans leur pays. Pour la première fois, ils et elles ne célébraient pas leur fête nationale dans leur pays. « Nous témoignons parce que les images ne suffisent pas à décrire les conditions de vie, là-bas, les alertes incessantes, les menaces permanentes, les nuits passées dans le métro ou les parkings », a expliqué l’une d’entre elles, à Brest.
Si de nombreux réfugiés sont venus en France, la grande majorité est restée en Ukraine, passant du Sud ou de l’Est, à l’Ouest du pays, multipliant parfois le nombre d’habitants de certaines villes par deux. Dans les zones de guerre, la population, en plus d’être en permanence sous la menace des bombardements ou des snippers russes, n’a plus d’accès à l’eau potable ou à l’électricité.
Au moment où les réfugiés ukrainiens dans le Finistère se rassemblaient, dans leur pays, la gare de Dnipropetrovsk, au centre du pays, était prise pour cible par l’armée russe provoquant la mort de 25 personnes.
« Les Ukrainiennes et les Ukrainiens comptent sur nous. »
Selon les chiffres de la Préfecture, 925 Ukrainiens étaient accueillis, au mois d’août, dans le Finistère. Parmi eux, 258 élèves sont inscrits dans les établissements scolaires du département.
L’élan de solidarité, très important dans le Finistère, au début de la guerre, a malheureusement eu tendance à s’émousser. Pourtant, les besoins restent importants. D’abord, pour héberger les réfugiés. Au mois de mars, la Préfecture avait recensé 2 600 propositions de logements, mais il faut régulièrement en trouver de nouveaux.
Les réfugiés se heurtent également à des difficultés de type administratives qui les empêchent de travailler. « Nous savons que plusieurs réfugiées, qui disposent pourtant de diplômes d’infirmières, ne peuvent pas travailler en France, alors qu’elles en ont les capacités », regrettent les représentants de l’association Iroise-Ukraine.
L’hiver arrive et nous avons besoin de collecter des vivres et du matériel, explique Iroise-Ukraine. Nous avons besoin de vêtements, de sacs de couchages et de couvertures. Mais aussi de produits d’hygiène et de premier secours ainsi que de nourriture non périssable.

Une guerre pour la démocratie

De retour de Kiev le député européen Raphaël Glucksmann est intervenu le 28 août, au Campus 2022 à Blois, pour appeler les Européens à soutenir encore plus les Ukrainiens contre l’agression militaire russe.
« Si nous avions réagi plus fermement en 2014, nous aurions pu éviter cette guerre », a insisté le député européen.
Alors que le pays est en guerre, le Parlement ukrainien débat du mariage pour tous. Cette question peut paraître secondaire dans un pays où à chaque instant un missile peut frapper un immeuble. « Mais mes interlocuteurs m’ont précisé que c’est justement parce qu’ils se battent contre un régime autoritaire qu’il faut que la vie démocratique se poursuive. » La guerre qui se déroule sur les 2500 kilomètres de front, oppose, bien sûr, deux armées, mais plus largement, elle oppose deux conceptions du monde, deux modèles de société. Et l’Europe doit se ranger résolument dans le camp de la démocratie car son avenir sur le continent se joue actuellement en Ukraine.
Partout, la détermination à se battre jusqu’au bout, jusqu’à la mort est exprimée sans forfanterie. Et la frustration, très présente, vis-à-vis de certains pays européens, si pusillanimes dans leur soutien, se partage sans acrimonie, ni vitupération. La colère existe évidemment, sourde, profonde. Mais ce qui prédomine est la certitude de faire ce qui doit être fait, d’être là où l’on doit être, comme ancré, appartenant à quelque chose qui nous oblige et nous dépasse. L’amour, aussi, pour son pays, son peuple, ses voisins. Une fierté calme, une tristesse sans effusion, une force douce. Comme si le déchaînement de violence russe devait être contré par son antithèse, la maîtrise de soi.

Vous pouvez apporter votre aide à l’association Iroise-Ukraine (asso.iroise. ukraine@gmail.com) 06 66 03 43 61 15 avenue Baron Lacrosse - 29850 Gouesnou

article publié dans le Cap Finistère n°1402 du 2 septembre 2022




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