« Une réflexion approfondie sur le service public peut et
doit être menée. Le sens de notre service public, l’ambition que nous nourrissons collectivement pour lui, doivent être réinterrogés en permanence pour lui permettre de se transformer et rendre le meilleur service public à chacun », ont insisté Olivier Faure et la secrétaire nationale à la Politique économique, aux Services publics et à la Justice fiscale, Christine Pires-Beaune. « Pour porter les fruits d’un changement réel, bénéfique pour tous les citoyens, bien compris et largement accepté, cette démarche ne peut se passer d’un large rassemblement et d’un long temps de réflexion, de consultations avant l’application. Une réforme ne peut pas non plus menacer les fondements du service que sont l’équité territoriale ou le statut des fonctionnaires qui le font vivre au quotidien. »
Or, le gouvernement fait l’inverse de ce qu’il faudrait faire.
Et surtout, il utilise toujours les mêmes vieilles ficelles : d’ici quelques semaines sera rendu public le rapport du Comité action publique 2022. Comme le rapport Spinetta l’a fait pour la SNCF, des informations récentes permettent d’en attendre les propositions les plus outrancières, que le gouvernement aura beau jeu de ramener à des mesures plus modestes quoiqu’encore inacceptables.
Le recours massif à la contractualisation, y compris dans certaines fonctions régaliennes comme la police, serait envisagé. « Nous ne pouvons que nous opposer fermement à cette idée », ont martellé Olivier Faure et Christine Pires-Beaune. « Une telle mesure serait de nature à mettre en danger des libertés publiques et la neutralité des fonctionnaires, qui sont les bases mêmes du service public. Les agents contractuels n’ont à l’évidence pas la même liberté de désobéir aux ordres, manifestement illégaux, qu’ils peuvent recevoir et peuvent constamment être soumis à un chantage à l’emploi. »
La suppression aveugle et idéologique de 120 000 postes de fonctionnaires, alors que nombre de services disposent déjà de moyens réduits à peau de chagrin, relève du pur arbitraire.
« Le Parti Socialiste demeure ouvert au principe d’une réforme si elle sert le renforcement de nos services publics. Les bases actuelles du débat font craindre tout l’inverse. Le gouvernement doit radicalement changer de méthode et lancer, dès à présent, des consultations généralisées, ouvertes et publiques prolongées, impliquer le Parlement et renouer sans délai les fils de la négociation avec les organisations représentatives des agents des fonctions publiques. »
Cap Finistère n°1228 du 25 mai 2018
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