« Enfin ! » se sont exclamés tous les observateurs de la communauté éducative en apprenant le départ de Jean-Michel Blanquer du ministère de l’éducation nationale et son remplacement par Pap Ndiaye.
Dans un courrier, envoyé le jour de la rentrée, Olivier Faure a rappelé au nouveau ministre qu’il trouvera toujours les socialistes à ses côtés s’il veut vraiment redonner à l’école les moyens de former tous les jeunes du pays. Mais saisira-t-il cette main tendue ?
« Votre nomination a été accueillie avec soulagement. Votre parcours, votre personnalité et votre connaissance de l’institution portent en eux la promesse, dans le fond comme dans la forme, d’une rupture avec le mépris affiché pendant le quinquennat précédent. Mais » précise le premier secrétaire du PS « à l’orée de la rentrée, le doute commence à s’immiscer. Vos déclarations suscitent des attentes que vos actes ne concrétisent pas. Vous ouvrez beaucoup de chantiers, tous intéressants comme celui sur la transition écologique à l’école (programme, bâtiments...), mais vous ne dites rien de leur mise en œuvre, notamment de la place des collectivités locales ».
Aux sessions 2022 des concours de recrutement, 4 000 postes sur les 23 500 offerts sont restés non pourvus. Le nouveau ministre a souhaité recourir à l’embauche de personnels contractuels, mais sans sécuriser leur statut ni leur formation. « Cette politique de recours accru aux contractuels ressemble de plus en plus à un pis-aller. Elle ne doit pas devenir la réponse systématique de votre ministère qui doit plutôt chercher à construire des solutions pérennes pour sécuriser les parcours professionnels » a insisté le premier secrétaire du Parti Socialiste.
À travers ce manque d’enseignants, c’est aussi la question du concours qui est posée. Si son niveau reste très exigeant sur le plan académique, son contenu n’apparaît pas assez regardant sur le plan pédagogique. Une proposition pour y remédier pourrait consister notamment à développer plus précocement l’alternance. D’autres solutions gagneraient à être étudiées, comme l’ouverture systématique d’une liste complémentaire, un concours en plus dans le 1er degré dès que des postes ne sont pas pourvus.
« La revalorisation des salaires est l’une des autres clés d’entrée pour résoudre la crise des vocations » insiste Olivier Faure. Promise de longue date, attendue par les enseignants, elle se trouve déjà percutée par une forte inflation. Promise par le président de la République pour les enseignants débutants, cette revalorisation doit leur bénéficier dès l’année de stage et non pas à par- tir de leur titularisation. Elle devra également concerner tous les enseignants en poste. Avec dix ou quinze ans d’ancienneté, ils gagnent 20 % de moins que la moyenne de l’OCDE.
Pour le premier secrétaire du Parti Socialiste, il est urgent d’investir pour que l’école, et en priorité le collège, soit plus juste, plus inclusive, plus attentive aux enfants des milieux modestes.
Si Pap Ndiaye veut vraiment construire l’école de la confiance, il pourra compter sur tous les socialistes pour défendre et renforcer à chaque fois qu’il le faudra le service public d’Éducation nationale.
Article publié dans le Cap Finistère n°1403 du 9 septembre 2022
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