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mercredi 25 décembre
Bienvenue chez les Bretons
L’an dernier, après les premières mesures prises par le gouvernement d’Édouard Philippe, il était encore possible d’invoquer le droit à l’erreur. Mais, en cette deuxième rentrée du quinquennat d’Emmanuel Macron, le doute n’est plus permis. Les orateurs qui se sont succédés à la tribune de la Fête de la gauche ont joué la même partition. Si les paroles n’étaient pas les mêmes, la musique était identique : nous sommes dans l’opposition à la majorité actuelle car elle mène une politique libérale. Les échéances électorales qui se profilent, Européennes et Municipales, auront une importance capitale pour le PS qui doit s’y préparer en défendant ses valeurs et en apportant des propositions qui seront le socle de l’alternance.
C’était d’ailleurs l’esprit dans lequel cette fête avait été organisée. Les organisations de gauche ont été invitées et Yohann Nédélec a salué la présence d’Ismaël Dupont, pour le PC et de Ronan Pichon pour EELV. En outre, de nombreuses associations tenaient des stands pour présenter leurs activités ou pour apporter leur expertise dans les ateliers participatifs, notamment sur la question des réfugiés, de la lutte contre toutes les discriminations ou le modèle agricole. 
 
Errare humanum est, perseverare diabolicum

En cette rentrée le gouvernement vacille. Depuis juillet, tout s’est accéléré, a rappelé Yohann Nédélec, citant pêlemêle l’affaire Benalla, la démission de Nicolas Hulot ou la valse-hésitation sur le prélèvement à la source.
Si des doutes étaient permis, il n’en est plus de même aujourd’hui. Le seul qui ne s’est pas renié, c’est Édouard Philippe a insisté Olivier Faure. « Il mène avec Macron, la même politique libérale qu’il aurait mené avec Juppé. » François Cuillandre l’a illustré en prenant l’exemple du logement social, durement frappé par les mesures prises par le gouvernement. « Brest Métropole Habitat a perdu 
 3,5 millions d’euros avec la compensation de la baisse des APL ». Cette somme ne sera donc pas investie dans le logement. « Mais sommes-nous des marchands de sommeil ? Versons-nous des dividendes à des actionnaires ? Non. Et pourtant seul le logement social est visé par des mesures. »

 

 
« Le seul qui ne s’est pas renié c’est Édouard Philippe. »

 

 
Fiers de représenter la gauche qui agit

 

Cette fête était celle de la gauche. La gauche qui change la vie, la gauche qui transforme. Yohann Nédéléc a rappelé la victoire de Pierre Maille aux élections cantonales de 1998. Non pour en faire une commémoration mais pour montrer ce que peut faire une collectivité lorsqu’elle est dirigée par des socialistes. Depuis 20 ans, avec Pierre Maille, puis Nathalie Sarrabezolles, le Finistère mène des politiques audacieuses et ambitieuses pour développer les solidarités. « Avant, c’était simple, on avait affaire à des cantonniers qui s’occupaient de leur canton », a rappelé la présidente du groupe de la majorité au Conseil départemental, Armelle Huruguen. « Pierre Maille a tout changé, en expliquant que, par le mode de scrutin, nous étions élus d’un canton mais que nous devions avant tout être des conseillers départementaux, avec une vision finistérienne. » 
« Nous savons qui nous sommes », a insisté Nathalie Sarrabezolles. « Humanistes, nous croyons au collectif, à la liberté, à l’égalité, à la laïcité et au pacte républicain. Nous avons de la considération et du respect pour toutes et tous. Chacun nous importe et la situation de chacun nous importe. Pour nous, il n’existe pas de hiérarchie entre les êtres humains. » 
Au Conseil départemental, la gauche continue de porter des politiques qui permettent de faire vivre les valeurs de solidarité, de proximité et de justice sociale, a rappelé sa présidente, Nathalie Sarrabezolles. Le Département intervient quotidiennement auprès des Finistériens les plus vulnérables, qui vivent dans la détresse et la misère. « Non, on ne claque pas un pognon de dingue dans les politiques de solidarité. Et si la théorie du ruissellement fonctionnait, on en verrait déjà les effets. Non, les propriétaires n’adaptent pas spontanément leurs logements pour qu’ils puissent accueillir des personnes en situation de handicap. » 
À la Région aussi, la majorité défend les valeurs de gauche. « Nous devons offrir une vision optimiste de l’avenir », a insisté Loïg Chesnais-Girard. « Nous voulons assumer et oser l’utopie, même en situation de responsabilité. » Pour le président du Conseil régional, quatre chantiers sont ouverts. D’abord, celui de l’Europe. « Notre projet européen doit être assumé et expliqué ». Ensuite, celui de la décentralisation. « C’est plus qu’une vision, qu’un lobby d’élus locaux, c’est dans notre ADN ». Elle constitue une solution pour répondre aux enjeux auxquels la Région est confrontée. C’est grâce à elle que pourra se retisser le lien entre les élus et les citoyens. 
La transition écologique constitue le troisième chantier. On en parle depuis longtemps mais aujourd’hui, l’attente sociétale est là et c’est de notre responsabilité d’inventer les solutions de demain. Et, enfin et toujours, la gauche doit s’attacher à faire avancer le progrès social qui est à la base du contrat qu’elle propose aux citoyens.
 
Opposition constructive
 
L’opposition des socialistes est constructive, a souligné Olivier Faure. Comme l’an dernier les groupes parlementaires proposeront un contre-budget pour expliquer ce qu’ils feraient s’ils étaient en responsabilité. 
 Aucune promesse faite en 2017 n’a été tenue. Ni l’exemplarité, ni la bienveillance, ni le pragmatisme ne sont au rendez-vous. La philosophie d’Emmanuel Macron est assez simple. On réduit le nombre d’élèves par classe au CP et ensuite, c’est la vie et le marché qui décident. Le chef de l’État considère que l’État a fait son travail et qu’il n’a plus à intervenir pour corriger les inégalités.
Sur tous les projets qui vont être discutés au Parlement, les élu.es du groupe socialiste vont s’opposer, lorsqu’il le faudra, mais surtout vont proposer. Si jamais la réforme institutionnelle revient devant le Parlement les socialistes défendront l’idée d’une République des territoires ou d’un droit d’amendement citoyen. Pour les retraites, ils feront valoir que nous ne sommes pas tous égaux et qu’il faudra tenir compte de l’espérance de vie et de la pénibilité. 
Pour la loi PACTE, les élu.es socialistes défendront l’idée de la co-détermination qui passe par un renforcement du poids des salariés au sein des conseils d’administration.
 
Socialistes, donc Européens

 

Il ne faut surtout pas tomber dans le piège, tendu par Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron qui consiste à expliquer que les élections européennes seraient un référendum anti-Macron ou alors qu’il n’y aurait que deux votes possibles : soit celui pour les eurosceptiques, soit celui pour les eurobéats. Car il existe une troisième voie, sociale-démocrate qui consiste à défendre l’idée européenne tout en dénonçant les orientations libérales de la Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker.

 

« Les socialistes s’opposent et proposent. »
 
Il faut en finir avec les accords de Dublin car ils font peser la majorité de la charge sur les pays riverains de la Méditerranée. Pour nous, il faut que chaque pays prenne sa part dans l’accueil des réfugiés. Parce que vous parlez anglais, on vous renvoie en Italie, parce que votre famille est en Belgique on vous renvoie en Grèce. Tout cela est absurde et aboutit à ce que l’Italie accueille 600 000 personnes. Rien n’était organisé et c’est ainsi que Salvini est arrivé au pouvoir. Et lorsque c’est le désordre, il y a toujours des gens pour mettre de l’ordre. Mais cet ordre-là n’est pas le nôtre. 
L’urgence de la transition énergétique appelle une mobilisation sans précédent. C’est pourquoi, les investissements dans les énergies renouvelables ou les transports propres ne devront plus être comptabilisés dans les 3 % des critères de Maastricht. 
 Voilà quelques exemples de propositions que les socialistes avanceront dans cette campagne européenne. 
Pour Yohann Nédélec, l’ambition européenne des socialistes bretons passe aussi par une démarche originale, commune, proposée aux quatre Fédérations bretonnes qui vont proposer le ou la candidate qu’ils souhaitent voir figurer en position éligible sur la liste aux Européennes. Il serait en effet difficilement concevable que la Bretagne, qui est la région où le sentiment d’appartenance européenne est le plus important, ne soit pas représentée dans le groupe socialiste au Parlement européen.
Cette proposition vient compléter celle adoptée par le Conseil fédéral et rappelé par Forough Salami. « Nous voulons qu’une plateforme européenne soit élaborée, que le candidat du PSE soit élu par les adhérents de tous les partis du PSE et que la liste, en France, soit validée par un vote militant. »
Que de chemin parcouru par les socialistes du Finistère depuis 2017 ! Cette fête s’est déroulée, quasiment jour pour jour, (c’était le 4 septembre 2017) un an après l’annonce de la démission de l’ancien Premier secrétaire fédéral. François Cuillandre n’a d’ailleurs pas manqué d’ironiser sur le spécialiste autodésigné d’astronomie qui, parlant de son ancien parti, évoquait un astre mort. L’astre brille encore et a montré, samedi au Relecq-Kerhuon, qu’il reste une force politique bien vivante qui entend bien encore se développer.
 

Cap Finistère "spécial fête" n°1239 du 21 septembre 2018




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