La Bretagne est une région qui attire de nouveaux habitants. Comment les accueillir sans créer de tensions ? Comment leur offrir les conditions de vie et de travail qu’ils attendent ? C’est la question que le club Erispoé a posé aux principales têtes de listes pour les élections régionales, dans un débat organisé le 1er juin.
Il convient d’abord de se réjouir d’être confronté à ce défi quand d’autres régions connaissent au contraire
une baisse démographique. Mais l’arrivée de dizaines de milliers de nouveaux habitants (les estimations varient entre 10 et 20 000 par an, dans les années à venir) n’ira pas sans créer des tensions.
Une partie des enjeux fonciers a déjà été anticipée à travers le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires) adopté par la Région. L’élaboration de ce schéma a fait l’objet d’une
importante concertation tant les enjeux sont importants pour la Bretagne.
« Nous ne pouvons pas continuer à utiliser 3 000 hectares de terres agricoles chaque année », a insisté Loïg Chesnais-Girard. Mais cette préservation du foncier n’implique pas un arrêt des constructions. « Nous disposons de 3 millions d’hectares de friches agricoles et de 1,5 million d’hectares de friches industrielles que nous
pouvons reconvertir et valoriser. »
Pour Loïg Chesnais-Girard, ce défi doit être relevé « à la Bretonne ». C’est-à-dire en impliquant l’ensemble des acteurs, élus, citoyens, syndicats, chefs d’entreprises et en apportant à chaque territoire, les solutions adaptées à ses spécificités. « Nous connaissons tous les attentes : un accès au travail, à la santé, aux services publics, aux loisirs et à la culture. Nous souhaitons
nous appuyer sur le réseau des villes moyennes pour permettre à chacun d’y accéder dans “ une Bretagne des 20 minutes”. »
Pour y parvenir, les réponses à apporter ne sont bien sûr pas de même nature dans le cap Sizun, dans la métropole brestoise ou dans le Centre-Bretagne. Et ce n’est certainement pas en imaginant un statut de « résident de Bretagne », qui oppose, divise et nie la tradition d’accueil de notre Région que nous parviendrons à bâtir la Bretagne du XXIe siècle.
Article publié dans le Cap Finistère n° 1358 du 11 juin 2021
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