C’est quoi être de gauche ?
C’est quoi être de gauche ? C’est parmi d’autres, la question posée par l’Institut IFOP pour le baromètre de l’Humanité. Avec cette cinquième vague, il devient possible de déterminer les grandes tendances. Et de se rendre compte que l’illusion d’une majorité « ni de droite, ni de gauche » n’a pas résisté à quelques mois d’exercice du pouvoir.
44 % des Français se situent à gauche. Soit une proportion équivalente à ce qu’avait enregistré la quatrième vague. Si on détaille les réponses, 3 % des personnes interrogées se situent à l’extrême gauche, 24 % à gauche et 17 % au centre-gauche.
Que signifie être de gauche ? Trois mots reviennent prioritairement : solidarité (80 %), laïcité (82 %) et services publics (72 %). Les mots les moins appréciés par les électeurs de gauche sont : le patronat, la finance et le capitalisme.
Le clivage droite/gauche reste une réalité, très sensible sur certains thèmes, notamment, l’immigration et le travail. Ainsi les phrases les plus clivantes du sondage sont « Tous les étrangers résidant en France depuis plusieurs années devraient avoir le droit de vote aux élections municipales », puisque 62 % des électeurs de gauche approuvent cette assertion contre 28 % des électeurs de droite, soit une différence de 34 %.
« Il faut que l’État donne plus de liberté aux chefs d’entreprise », est approuvée par 72 % des électeurs de droite et 48 % des électeurs de gauche (-24 %). On retrouve à peu près le même écart pour la phrase « Les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment », plébiscitée par les électeurs de droite.
Même si certains communicants tentent d’évoquer « un virage social » ou « une réorientation » de la politique du gouvernement, 80 % des personnes qui se positionnent à gauche considèrent que le président de la République mène une politique de droite. Ils n’étaient que 72 % il y a un an.
On constate à peu près la même progression (+6 %) à la question « Peuton mettre en place une politique de gauche ? ». Signe que les effets de la gueule de bois du printemps 2017 s’estompent.
Cette politique de gauche devrait, pour ces électeurs, se construire autour de deux objectifs : le premier, social, s’articulerait autour d’une meilleure redistribution des richesses, d’une lutte contre la pauvreté et d’une amélioration du pouvoir d’achat.
Le second porterait sur la protection de l’environnement. Il faut souligner que cette thématique progresse de 15 % par rapport à la quatrième vague de l’année dernière.
Bref, les électeurs de gauche plébiscitent la sociale-écologie.
Article publié dans le Cap Finistère n°1240 du 28 septembre 2018