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mercredi 25 décembre
Ce n’est qu’un début…
Au lendemain, voire au soir des élections, il faut absolument trouver les gagnants et les perdants. Les premiers sont auréolés de gloire et promis à remporter tous les scrutins. Les seconds voués aux gémonies. Pourtant, les vainqueurs d’aujourd’hui ne sont pas obligatoirement ceux de demain. Le manichéisme dont font preuve trop de commentateurs ou de dirigeants politiques empêche de comprendre vraiment le message adressé par les électrices et les électeurs. 
Le 1er juin, une semaine après les Européennes, les socialistes du Finistère se sont retrouvés en Conseil fédéral pour commencer à tirer, lucidement, les leçons des élections européennes et surtout tracer des perspectives d’avenir.
« Il faut toujours se garder de tirer, à chaud, des conclusions définitives d’un scrutin », a insisté le Premier secrétaire fédéral, Yohann Nédélec.
 
« C’est donc un bilan en demi-teinte et en nuances, entre gris clair et gris foncé, qu’a brossé la présidente du Conseil fédéral. »
 
Et même une semaine après le vote, les conclusions ne peuvent pas être définitives. « J’ai trouvé autant de raisons, pour les socialistes, d’être optimistes ou d’être pessimistes », a annoncé la présidente du Conseil fédéral et candidate aux Européennes, Forough Salami-Dadkhah.
Commençons par regarder le verre à moitié vide et les raisons qui peuvent inquiéter les socialistes et leurs partenaires. Le RN s’enracine durablement et progresse même en Bretagne qui semblait épargnée par ce phénomène, lors du précédent scrutin européen. 
Mais on en oublie presque qu’il y a cinq ans, les listes étaient Régionales. Dans le Grand Ouest, Christian Troadec menait celle intitulée « Nous te ferons Europe ». Dans le Finistère, il réalisait un score de plus de 11 %, a rappelé Forough Salami-Dadkhah. « En 2014, nous n’avions pas assez vu que le maire de Carhaix était vraiment un rempart au vote Front national. Cinq ans après, dans le Kreiz Breizh, la liste de Jordan Bardella réalise de très bons scores. Nous devons reconnaître que n’avions sans doute pas pris toute la dimension du vote en faveur du maire de Carhaix, à l’époque », a admis Forough Salami-Dadkhah. 
 
« Les électeurs ne se trompent pas d’élection. »
 
L’analyse du vote du 26 mai montre également que notre système politique est durablement instable et la Gauche apparaît comme profondément divisée.
Mais on peut aussi voir le verre à moitié plein et trouver des signes d’espoir, comme la hausse du taux de participation. Alors que Marine Le Pen et Emmanuel Macron voulaient installer un affrontement entre Libéraux et Populistes, les électeurs ont décidé de porter leurs suffrages sur la liste des Verts. 
Quoi qu’il en dise, Emmanuel Macron a perdu son pari puisque sa candidate n’arrive pas en tête du scrutin. Chacun sait que cette première place n’a aucun sens dans une élection à la proportionnelle mais c’est bien le Président, lui-même, qui avait fixé cet objectif à sa tête de liste. 
Si la Gauche est divisée, aucune de ses composantes ne peut prétendre la représenter à elle seule et les électeurs ont clairement désavoué « le populisme de Gauche ».
Et enfin, on sait que les ressorts des élections municipales ne sont pas les mêmes que ceux d’une élection européenne. Ni le mode de scrutin, ni les enjeux ne sont identiques. Or, on sait que les électeurs ne se trompent jamais d’élection. 
C’est donc un bilan en demi-teinte et en nuances, entre gris clair et gris foncé, qu’a brossé la présidente du Conseil fédéral.
Pour Yohann Nédédec, les résultats enregistrés par la liste Envie d’Europe ne sont pas bons. Mais ils ne constituent pas une surprise puisque depuis des mois, Olivier Faure et Raphaël Glucksmann prévenaient les électeurs que la multiplication des listes se traduirait par un éparpillement des voix. Cependant, et Raphaël Glucksmann l’a encore rappelé au meeting du 14 mai à Rennes, cette élection n’est qu’une étape dans le processus d’unité de la Gauche
« Il était de notre responsabilité de porter l’union de la Gauche en répondant à l’appel de Raphaël Glucksmann », a confirmé Yohann Nédélec.
Et maintenant ? « Nous devons poursuivre la dynamique d’union et faire vivre l’alliance Parti Socialiste, Place Publique, Nouvelle Donne et Radicaux de Gauche », a insisté le Premier secrétaire fédéral. Déjà, les bureaux nationaux de ces quatre organisations vont se réunir conjointement. « Dans le Finistère, je vais prendre contact avec mes homologues Sylvie Joncour, pour Nouvelle Donne, Julien Masson et Guillaume Broux pour Place Publique et Guillaume Castel pour les Radicaux de Gauche, afin de tirer le bilan de la séquence des Européennes et d’envisager l’avenir, ensemble ».
 
Article publié dans le Cap Finistère n°1273 du 7 juin 2019
 



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