En effet, tout le monde s’accorde à reconnaître que cette crise révèle les inégalités mais rien n’est fait pour les réduire. On ne sent pas la volonté de ce gouvernement de se retrousser les manches et de faire vraiment progresser la justice sociale.
C’est pourquoi Olivier Faure a avancé cinq propositions.
D’abord, comme le demande l’ensemble de la gauche, l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage. « Les nouvelles règles que vous avez posées vont avoir des effets dévastateurs, notamment pour ceux qui n’ont pas pu travailler du fait de la crise sanitaire », a prévenu Olivier Faure. Allez-vous leur imposer la double peine ? Ou allez-vous renoncer définitivement à votre réforme de l’assurance chômage ?
Ensuite, la prolongation du chômage partiel. Tous les Français ont pu constater que les déclarations se suivent sans se ressembler. « Allez-vous maintenir le chômage partiel dans sa forme actuelle, sans dégressivité, au-delà du 1er juin, y compris pour les parents qui ne souhaitent pas le retour de leurs enfants à l’école ? », a clairement demandé le Premier secrétaire du Parti Socialiste.
Les aides d’urgence doivent être maintenues pour les personnes précaires. La pauvreté n’a pas commencé à se déconfiner depuis cette semaine.
Il faut instituer un « droit aux vacances » et à l’accompagnement scolaire pour les enfants qui en ont besoin. « Pourquoi ne pas financer pendant les grandes vacances des “emplois jeunes” pour les accompagner, y compris sur le plan scolaire, pour aborder la rentrée dans de meilleures conditions ? », a proposé Olivier Faure.
Enfin, sa dernière proposition tient en un seul mot : justice. « Les plus riches doivent être ceux qui contribuent le plus. »
On ne peut pas parler d’une fin de non-recevoir puisqu’Édouard Philippe est poli et bien élevé. Cependant, il ne faut pas espérer la prolongation du chômage partiel dans sa forme actuelle. La réforme de l’assurance chômage n’est qu’ajournée, pas supprimée. Et pour les emplois jeunes, l’ancien cadre de l’UMP ressort son argumentaire idéologique pour expliquer que, de toute façon, ça ne marche pas.
Au final, compte tenu de ces réponses et de l’impréparation manifeste du déconfinement, les socialistes n’ont pas voté le texte proposé par le gouvernement.
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