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mercredi 25 décembre
Combattants de l’Europe
C’est à Quimperlé, ville ouverte sur l’Europe et le monde que les candidat.es breton.nes de la liste Envie d’Europe ont tenu leur première réunion publique, le 3 mai, à l’espace Benoîte Groult. « Je suis ravi que vous ayez choisi Quimperlé pour votre première réunion commune », s’est exclamé Michaël Quernez. « Nous sommes une commune européenne, ouverte sur le monde, et nous sommes très fiers d’avoir un CADA (Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile) sur notre commune », a-t-il rappelé faisant référence à un projet qu’avait porté son prédécesseur Daniel Le Bras. 
C’est donc avec une grande satisfaction que le maire de Quimperlé a entendu les propos très fermes tenus par Raphaël Glucksmann sur la question de l’accueil des réfugiés. « C’est une question de valeurs sur lesquelles il n’est pas possible de déroger. » 
En proposant une agence européenne de l’asile, Raphaël Glucksmann fait preuve de clarté qui ne peut qu’être bien accueillie dans notre région. 
 
« C’est précisément parce que nous sommes profondément européens que nous voulons la réorienter. » 
 
Car la Bretagne a toujours entretenu une relation particulière avec l’Europe. Elle n’a jamais manqué un rendez-vous au point d’avoir très grandement contribué à l’adoption du traité de Maastricht : en 1992, le traité n’a été adopté que par 53 % des Français mais 60 % des Bretons ont voté pour, a rappelé Forough Salami- Dadkhah. 
« Ici, en Bretagne, en raison de notre géographie et de notre histoire, nous savons combiner nos identités de façon harmonieuse. Nous sommes Bretons, Français et Européens de manière naturelle. Notre volonté de décentralisation correspond bien à la vision de l’Europe des régions qui sait faire confiance aux territoires lorsque les États nationaux ne cherchent pas à tout régenter », a souligné la candidate, à Quimperlé, citant l’énorme travail effectué par Louis Le Pensec, président d’honneur de l’AFCCRE (Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe). Ce réseau regroupe près de 1 000 collectivités territoriales. 
Mais l’idylle entre l’Europe et la Bretagne remonte au moins aux années 60, avec le lancement de la Politique Agricole Commune. Lorsque l’Europe demande aux agriculteurs de produire, à bas coût pour nourrir les Européens, les agriculteurs bretons répondent « Chiche ! », se retroussent les manches et développent et modernisent leurs exploitations au point de bâtir un modèle de développement original. 
Aujourd’hui, les enjeux ont changé et de nouvelles problématiques apparaissent mais c’est toujours l’Union européenne qui peut accompagner les agriculteurs et les aider à bâtir un nouveau modèle plus basé sur la qualité que la quantité. 
« C’est précisément parce que nous sommes profondément européens que nous voulons la réorienter », ont expliqué les candidats. 
Et c’est pour cette raison qu’ils doivent s’engager dans cette campagne avec un moral de combattants. Car il faudra bien ça pour faire entendre raison aux lobbies de la finance, comme l’a expliqué Uisant Crequer de Nouvelle Donne, partant de sa situation personnelle. « Pour racheter une ferme j’ai dû contracter un prêt et j’ai pu voir comment il était difficile, surtout lorsqu’on porte un projet original, de négocier avec les banques ». Et pourtant, on entend souvent dire que la BCE (Banque Centrale Européenne) intervient pour la croissance. « Sur les 1 000 milliards qu’elle a prêté aux banques européennes, seuls 11 % sont allés dans l’économie réelle ». Le reste, est, pour une grande part, revenu à la BCE ou a servi à spéculer. « Et même parmi les 11 % pour l’économie réelle, une grande part a servi à financer des projets impliquant des énergies fossiles » a dénoncé le candidat quimpérois. 
 
« Ici, en Bretagne, nous savons combiner nos identités de façon harmonieuse. » 
 
Malheureusement, face à tous les lobbies de la finance ou des industriels, il n’existe pas de lobbies du social. « La confédération syndicale européenne ne dispose que de quatre personnes à Bruxelles pour suivre les dossiers concernant les droits des salariés », a déploré Béatrice Hakni-Robin qui a appelé les futurs députés européens socialistes à se faire les porte-paroles et les défenseurs des salariés de l’Union. 
Pour Christophe Fouillère, la liste Envie d’Europe doit aussi insister sur la jeunesse et mettre en avant ses propositions pour un Erasmus permettant à tous les jeunes Européens de voyager de manière à créer une véritable citoyenneté européenne. « C’est notre liste qui peut, avec le PSE, porter cette ambition. » 
Les candidat.es breton.nes vont maintenant aller à la rencontre des électrices et des électeurs pour leur faire partager leur envie d’Europe.
 
Article publié dans le Cap Finistère n°1269 du 10 mai 2019
 



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