Laurent Péron et Tristan Foveau ont entamé leur marathon de réunions de présentation des textes d’orientation pour le 79e congrès, à Brest le 26 août. Le premier étant le mandataire départemental du texte d’orientation A « Debout les Socialistes pour le renouveau » (Hélène Geoffroy) et le second celui du texte B « De la renaissance à l’alternance » (Olivier Faure).
D’ici le vote du 9 septembre, les deux mandataires sillonneront le Finistère (Quimper, Sainte-
Sève, Pouldreuzic, Le Relecq-Kerhuon, Landerneau) et participeront également à un échange en visioconférence afin que l’ensemble des adhérents puissent être informés des enjeux du congrès et des propositions avancées par les deux textes d’orientation.
Pour les deux mandataires, ces rencontres sont d’autant plus importantes que le débat se déroulera quasi exclusivement dans les sections et le moins possible sur les réseaux sociaux qui ne garantissent pas la sérénité nécessaire à ce type d’exercice.
Laurent Péron a avancé trois éléments qui l’ont poussé à soutenir la démarche d’Hélène Geoffroy. « Je ne peux pas cautionner la stratégie d’effacement qui nous a conduit à laisser la tête de liste aux Européennes à Raphaël Glucksmann ou à envisager la possibilité de nous ranger derrière un candidat qui ne soit pas socialiste à la Présidentielle », a-t-il expliqué. « Le PS doit se doter d’un nouveau projet pour reconquérir le cœur de la Gauche. »
Dans le même temps les militants ont été délaissés, ni associés, ni consultés par la direction nationale. Pour la Présidentielle, ils doivent pouvoir s’exprimer sur le projet et le ou la candidate qui le portera.
Enfin, la vie du parti a été affaiblie, a estimé Laurent Péron, appuyant son propos par trois exemples. D’abord, la réforme des statuts qui sera soumise au vote du 9 septembre. La commission chargée de l’élaborer n’a jamais terminé ses travaux et surtout les propositions de la direction nationale n’ont été rendues publiques que le 26 juillet ce qui laisse très peu de temps pour débattre des sujets qui engagent durablement le PS.
Ensuite, la direction actuelle a rompu tous les liens avec le Mouvement des jeunes socialistes, de manière brutale. Il aurait fallu les aider « parce qu’un parti qui ferme sa porte à la jeunesse rétrécit son avenir ».
« Les socialistes voteront le 9 septembre. »
Enfin, le mandataire du texte d’orientation A a dénoncé la perte d’autonomie des fédérations par rapport à la direction nationale qui a mis fin à la péréquation financière.
La direction nationale explique qu’il faut avancer mais il faut tout de même prendre le temps du débat, car il y a eu trop de décisions et d’indécisions.
Le débat et la démocratie interne ont toujours été des marqueurs du PS, non pas pour se diviser mais pour améliorer son fonctionnement. Deux textes sont en compétition mais il n’y a qu’une maison socialiste.
Pour Tristan Foveau, ce congrès intervient dans une période très paradoxale : les partis sociaux- démocrates sont partout en crise alors que la demande de justice sociale ou de régulation n’a jamais été aussi importante. Il doit permettre de répondre à trois questions : d’où venons-nous et donc quel est le bilan de la direction nationale ? Quelle est notre identité et notre projet ? Et où voulons-nous aller ensemble ?
Comme tous les bilans, celui de la direction comporte un actif et un passif et tout n’a sans doute pas été parfait. Mais il faut l’envisager en se souvenant de l’état dans lequel se trouvait le PS en 2017 et 2018 : nous avions tout perdu, nous étions au fond du trou, isolés au sein de la Gauche et la question de la survie même du PS était clairement posée.
D’un point de vue électoral, nous avons maintenu nos positions et nous sommes en capacité de gagner à nouveau.
D’un point de vue politique, nous sortons d’un quinquennat d’opposition claire et constructive durant lequel nous avons bâti le projet qui sera proposé à l’occasion de ce congrès. Et, à deux reprises, des représentants des motions du dernier congrès ont rejoint le secrétariat national, permettant ainsi d’élargir la majorité.
Qu’est-ce que l’identité socialiste au XXIe siècle ? Sur le fond, et c’est heureux, les deux textes d’orientation sont très proches et défendent un projet de justice sociale, de République fraternelle, d’écologie populaire avec toujours la perspective d’apporter des réponses collectives et de lutter contre la montée de l’individualisme.
Et où allons-nous maintenant ? Nous sortons d’une séquence d’élections locales avec la possibilité de fédérer la Gauche puisque nous en sommes la force centrale. Olivier Faure a toujours annoncé que le choix du ou de la représentant.e de la Gauche à la Présidentielle se ferait en fonction d’un rapport de force. Or, aujourd’hui, au moment des désignations, le rapport de force au sein de la Gauche penche clairement en faveur des socialistes. C’est donc à nous de construire ce rassemblement et de présenter un contrat de coalition. Et comme toujours au PS, ce sont bien sûr les adhérents qui désigneront celui ou celle qui portera nos couleurs.
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