De la ferme à la cantine
Alors que des centaines d’agriculteurs manifestent et bloquent certaines villes pour obtenir plus de considération et des revenus décents, le département du Finistère vient de mettre en place un outil destiné à mettre en relation des producteurs et des responsables de la restauration collective, afin de développer des circuits courts et de payer, à leur juste valeur, les agriculteurs.
Le bio dans la restauration collective, c’est bien, mais s’il vient de la ferme d’à côté, en circuit court, c’est encore mieux. Partant de ce postulat, le Finistère est l’un des 37 départements français à avoir rejoint la plateforme Agrilocal qui s’est fixée pour mission, précisément, de mettre en relation des producteurs et des acheteurs de la restauration collective.
« Nous avons décidé de rejoindre cette plateforme nationale dans le cadre de notre Projet Alimentaire de Territoire (PAT) », explique Florence Cann, conseillère départementale de Plouzané, en charge de ce dossier au Conseil départemental.
Agrilocal29 est un outil numérique simple et innovant qui permet de mettre en relation des acheteurs de la restauration collective (écoles, collèges, Ephad, crèches…) et des fournisseurs locaux (producteurs, pêcheurs, artisans…) dans un rayon de 100 kms. Elle sécurise les acheteurs et simplifie les passations de marchés dans le respect des règles de la commande publique.
« Avec Agrilocal tout le monde est gagnant. »
En rejoignant le réseau Agrilocal, les professionnels de la restauration collective s’engagent à garantir des prix rémunérateurs aux producteurs. Pour informer les professionnels, plusieurs rencontres ont été organisées dans tout le département, pour expliquer comment fonctionne la plateforme Agrilocal. La dernière, qui s’est tenue le 8 octobre à Châteaulin, a réuni plus de 50 personnes. À cette occasion, Florence Cann a pu expliquer l’intérêt de cette démarche qui favorise le développement de circuits courts et la relocalisation des productions.
Après une période d’expérimentation dans le pays d’Iroise et la région de Quimperlé et de Concarneau, ce système vient d’être généralisé dans le Finistère.
Tout le monde y gagne. Les agriculteurs trouvent un débouché pour leur production, sans intermédiaire. Mais les responsables des cuisines disposent de produits de qualité dont ils connaissent l’origine puisqu’ils peuvent facilement rencontrer leurs fournisseurs.
Mais le département du Finistère ne se contente pas de la plateforme Agrilocal. « Nous allons travailler à partir des retours du terrain pour soutenir les producteurs locaux qui ne disposent pas toujours de la logistique nécessaire pour approvisionner de grandes structures », explique Florence Cann.
Cependant, comme l’ont rappelé plusieurs intervenants à la réunion d’information de Châteaulin, l’un des avantages d’Agrilocal est de permettre à chacun d’accéder aux marchés publics : ceux qui produisent suffisamment peuvent répondre aux appels de collèges ou de lycées qui servent plusieurs centaines de repas, mais ceux qui produisent en moindre quantité peuvent approvisionner les crèches qui n’en servent que quelques dizaines.
Article publié dans le Cap Finistère n°1285 du 18 octobre 2019