Dimanche : aux urnes !
Lorsqu’elle part divisée, comme aux dernières élections Européennes, la gauche ne pèse pas grand-chose. Lorsqu’elle se présente unie devant les électrices et les électeurs, comme pour les Municipales, elle peut gagner. Voilà la principale leçon à retenir de cette séquence électorale. L a gauche unie est un patchwork qui offre d’innombrables formules possibles. Parfois, les socialistes sont têtes de listes, comme à Quimper ou Morlaix. Parfois, ils ont fusionné avec les écologistes, comme à Brest. Parfois, ils se sont rangés derrière une tête de liste qui appartient à une autre formation, comme à Douarnenez ou à Crozon. Mais à chaque fois, c’est la même ambition et le même bloc social-écologique qui se présente devant les électrices et les électeurs. Il n’est pas possible de généraliser les projets que défendent ces listes car ils ont été élaborés localement et visent à répondre à des enjeux communaux ou intercommunaux. Cependant, plusieurs points communs ressortent fortement. D’abord, la mise en place d’outils de solidarité pour les citoyens les plus précaires. Cela passe par des mutuelles municipales ou des maisons de santé ou des tarifications sociales pour les cantines scolaires ou les transports en commun. Ensuite, un mode de gouvernance de la collectivité sera beaucoup plus participatif. Pour affronter la transition écologique, les listes de gauche se sont engagées à supprimer l’utilisation de produits phytosanitaires, à préserver le foncier agricole ou à créer des COP26 territoriales, de manière à réunir l’ensemble des forces vives du territoire autour d’une ambition partagée. Toutes les listes de gauche considèrent le mouvement associatif comme un partenaire incontournable qui doit être associé à l’élaboration des politiques publiques. Le pôle social-écologique, que le peuple de gauche appelait de ses vœux, va voir le jour dans plusieurs communes. Compte tenu des résultats du premier tour et du nombre de listes qui restent encore en présence au second, il est clair que le millésime 2020 des élections municipales sonnera comme un échec pour la République en Marche et le Rassemblement national. Alors que la vie politique devait tourner autour de l’opposition entre ces deux forces, les citoyennes et les citoyens ont clairement fait savoir que, pour la gestion de leurs communes, ils faisaient confiance à des équipes qui ont déjà fait leur preuve, ou à des groupes qui ont élaboré leur projet dans la transparence, avec les habitants. Pas à des listes accréditées par des états-majors parisiens qui défendent le même projet partout en France sans tenir compte des spécificités locales. Dimanche, c’est l’avenir de nos communes qui est en jeu. Mais c’est aussi la possibilité pour la gauche sociale-écologique d’appliquer son projet et de démontrer sa capacité à incarner une alternative crédible.
Article publié dans le Cap Finistère n°1317 du 26 juin 2020