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mercredi 25 décembre
Eau : un défi collectif

Gouverner, c’est prévoir. Spontanément, le Finistère n’est pas considéré comme un département menacé par la sècheresse. Et pourtant… Ici comme ailleurs, l’eau potable est un bien précieux et les effets du réchauffement climatique se font déjà sentir. 

Pour anticiper les besoins, le conseil départemental du Finistère a mis en place une conférence des autorités organisatrices de l’eau potable.

 

Le 23 mars, le département, en collaboration avec Océanopolis et Brest métrople a organisé une conférence pour poser les enjeux et définir les défis à relever avec François Molle, Directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, Armelle Huruguen, Vice-Présidente du Conseil départemental et Présidente de la Commission Territoires et Environnement du Département et Philippe Masquelier, Chargé d’études environnement - Division rade, ressources et usages de l’eau à Brest métropole.

 

Ici comme ailleurs, l’eau potable est un bien précieux

 

 L’eau, ressource indispensable à la vie, couvre plus de 70% de la surface de notre planète. Malgré cette apparente abondance, l’eau douce ne représente que 2,5% du volume total de la Terre et moins de 0,02% de cette eau est accessible à l’être humain. Mais en Bretagne, elle ne manque pas. Cependant, l’enjeu pour la collectivité est et de fournir, partout, toute l’année une eau de qualité irréprochable à l’ensemble des foyers. 

Or, si aujourd’hui le Finistère est plutôt bien doté, certaines évolutions peuvent faire craindre des tensions dans les années à venir. 

Notre région va connaitre une croissance démographique qu’il faut anticiper. Mais, en période touristique, certaines communes littorales voient leur population doubler voire tripler. Or, cette affluence de populations intervient au moment où le débit des cours d’eau est au plus bas et où l’agriculture demande le plus d’irrigation. « Compte tenu de la géologie de notre département, nous prélevons surtout de l’eau dans les rivières ou les retenues comme le lac du Drennec » a précisé Armelle Huruguen. 

Pour anticiper les pénuries éventuelles, il convient dès maintenant d’économiser l’eau et de faire attention au développement d’activités qui pourraient en faire une consommation excessive. On pense bien sûr à certaines cultures qui demandent énormément. Peut-être faudra-t-il prévoir la construction de nouvelles formes de stockage. Et bien sûr, l’entretien et l’amélioration des canalisations apparait comme le chantier prioritaire quand on sait que les fuites, sur certains réseaux peuvent représenter jusqu’à 50% de gaspillage.
D’autres solutions devront être étudiées. Pour l’instant, le dessalement de l’eau de mer ne semble pas correspondre aux besoins de notre département. En revanche, les tout ce qui peut permettre l’utilisation des eaux pluviales doit être encouragé, comme vient de le faire Brest métrople en vendant des récupérateurs d’eau de pluie. « En trois jours nous n’en avions plus » a témoigné Philippe Masquelier. 

 

« Nous devons tous prendre conscience de l’importance de cet enjeu et adopter les comportements les plus responsables possible » a insisté Armelle Huruguen. 

 

 

 

 

Finistère eau potable 2050 

 

Pour faire face aux enjeux du changement climatique, il est urgent d’amplifier la mobilisation des acteurs et des citoyens. Pour relever ce défi, le conseil départemental du Finistère a fait le choix de du partage et la coopération en installant, le 22 janvier dernier, la Conférence des autorités organisatrices de l’eau potable du Finistère. Cette conférence permet de réunir les maîtres d’ouvrages et producteurs d’eau, les structures et associations territoriales, les partenaires institutionnels, les chambres consulaires, les acteurs économiques et environnementaux et les associations de consommateurs.

Cette instance collégiale est chargée de valider les orientations du projet Finistère eau potable 2050, au travers d’expérimentations de solutions nouvelles sur des territoires tests, en vue d’un déploiement de solutions partagées sur les secteurs vulnérables.

Cette première rencontre a permis de fixer les objectifs du projet et les modalités de sa gouvernance. 

« Finistère eau potable 2050 » s’articule autour de quatre objectifs : évaluer les besoins en eau et les ressources disponibles, protéger, optimiser et économiser la ressource, innover et assurer les travaux de sécurisation nécessaires et enfin organiser les conditions d’une solidarité départementale.

Il s’agit par exemple d’expérimenter de nouveaux modes de gestion collective de la ressource, la potabilisation d’eaux usées épurées ou encore le stockage hivernal d’eaux brutes issues de rivières en vue de les exploiter l’été et en cas de sécheresse.

« Le principe majeur de ce projet partenarial repose sur la solidarité territoriale » insiste Armelle Huruguen.

Ces coopérations renforcées permettront de construire ensemble les conditions d’un maintien de l’accès à l’eau potable à tous et d’une coopération solidaire, par le biais de notre adaptation aux effets prévisibles du changement climatique.

 

Article publié dans le Cap Finistère n°1349 du 2 avril 2021




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