En campagne à la campagne
Les agriculteurs connaissent le travail qu’Éric Andrieu a accompli au Parlement européen et savent qu’ils peuvent compter sur lui dans la prochaine mandature pour défendre une agriculture à taille humaine, respectueuse de l’environnement et des agriculteurs.
Le système productiviste agricole est une impasse : et pourtant le syndicat majoritaire continue à défendre ce modèle qui a des conséquences dramatiques pour la santé des agriculteurs et des consommateurs. « La course à l’agrandissement enferme les exploitants dans un système pervers qui les conduit au burn-out », a alerté l’eurodéputé.
À Plougonven, le candidat a rencontré des agriculteurs heureux. Le passage au bio n’a pas demandé trop d’efforts car, même si elle était considérée comme conventionnelle, l’exploitation de Kermeur s’inscrivait déjà dans une démarche d’agriculture raisonnée. Mais, la valorisation de la production en bio associée aux économies réalisées sur l’achat des produits phytosanitaires permet de dégager plus de marges. Il est faux de prétendre que seule l’agriculture conventionnelle peut répondre à la demande alimentaire.
Cependant, le passage en bio doit être accompagné et à cet égard, l’État français n’est pas exempt de reproches, en particulier dans le versement des primes de la PAC qui tardent à être versées. « Compte tenu des retards et de la complexité des dossiers, certains renoncent », ont expliqué des agriculteurs de la confédération paysanne.
Le choix du 26 mai sera déterminant. Pour Éric Andrieu, il doit marquer un coup d’arrêt à la financiarisation à outrance de toute l’économie, y compris l’agriculture et l’alimentation. Il s’agit d’une certaine conception de l’agriculture, respectueuse des hommes et de l’environnement, mais aussi de questions géostratégiques de souveraineté et, dans certains pays, de survie.
C’est parce qu’il s’est rendu au Brésil, qu’Éric Andrieu peut comparer les modèles agricoles et surtout alerter les Européens sur les enjeux qu’ils doivent affronter : « C’est une question civilisationelle », a-t-il martelé. Si on laisse passer des accords commerciaux avec le Mercosur, l’agriculture européenne disparaîtra. « C’est une question de souveraineté et je ne veux pas que nous sacrifions notre agriculture pour manger des produits dont nous ne connaissons pas l’origine. Il en va de notre santé mais, au-delà, de notre capacité à produire une alimentation saine. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1271 du 24 mai 2019