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mercredi 25 décembre
Énergie : il est temps d’agir

La question du coût de l’énergie se pose avec d’autant plus d’acuité que nous entrons dans l’automne.
Pour Valérie Rabault, qui a interpellé le gouvernement sur ce sujet, « du fait de ces hausses, notamment celle du
1er octobre, un ménage de deux adultes et deux enfants qui se chauffe au gaz et qui a une voiture à essence va voir sa facture augmenter de 806 euros sur une année pleine. Pour compenser cela, vous proposez de donner un Chèque énergie, de 100 euros de plus, à ceux de ces ménages qui perçoivent moins de 1700 euros par mois ».
Pour la présidente du groupe socialiste, d’autres solutions existent. La première consiste à créer un bouclier tarifaire énergétique, avec l’accès à un volume minimal de gaz, à l’instar de ce que testent aujourd’hui certaines collectivités locales pour l’eau, en appliquant aux premiers mètres cubes des prix préférentiels.
« Nous vous avons proposé de doubler le Chèque énergie et, surtout, de le verser automatiquement par virement, car on observe aujourd’hui 20 % de non-recours à ce dispositif », a poursuivi l’élue socialiste.
Dès le mois d’avril 2021, le Parti Socialiste menait d’ailleurs une campagne d’information pour faire connaître ce dispositif, instauré par la loi du 17 août 2015, et inciter celles et ceux qui y sont éligibles à le demander. Le nouveau dispositif qui remplaçait les anciens tarifs sociaux, trop complexes, a permis d’améliorer l’attribution de cette aide. Mais pas encore suffisamment.
« Nous proposons de créer un bouclier tarifaire énergétique. »
« Nous vous proposons également d’augmenter le nombre de bénéficiaires en doublant le seuil actuel, ce qui permettrait à un ménage de deux adultes et deux enfants de pouvoir en bénéficier lorsque son revenu est inférieur à 3 500 euros par mois. Enfin, nous vous proposons d’accorder le Chèque énergie à celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler. Ils sont 14 millions dans notre pays et 8,5 millions d’entre eux ont moins de 1700 euros par mois. »
Et puisque la France présidera l’Union européenne à partir du 1er janvier 2022, les députés socialistes proposent de nous accorder avec nos partenaires européens pour appliquer une baisse temporaire de TVA sur les produits énergétiques.
Alors que le premier ministre ne cesse de répéter que le pouvoir d’achat des Françaises et des Français augmente, Olivier Faure rétorque que le « pouvoir de vivre » baisse. « Les dépenses contraintes, qui sont essentiellement des dépenses d’électricité, de fioul, de gazole ou de gaz augmentent. Donc, la capacité des ménages à financer des dépenses qui ne relèvent pas de l’immédiate nécessité, comme les loisirs, les vacances, la culture, se réduit considérablement. »
Compte tenu de l’ampleur des hausses du prix de l’énergie, les mesures proposées par les parlementaires socialistes finiront bien par être mises en œuvre. Mais que de temps perdu...

Un enjeu européen

Dans la lutte contre la précarité énergétique, les députés socialistes européens appellent l’UE à intervenir plus massivement. « Les premières et principales victimes sont les Européens les plus modestes, souvent logés dans les “ passoires thermiques ”, ceux qui doivent parfois choisir entre manger ou se chauffer.
Au niveau français, le prétendu “ bouclier ” de Monsieur Castex revient à reporter la douloureuse à plus tard – après les échéances électorales. La manœuvre ne
trompe personne.
Mais parce que l’enjeu est européen, nous avons demandé un débat au Parlement européen afin d’évaluer la situation et d’esquisser au plus vite des solutions communes.
On savait que les énergies fossiles étaient néfastes pour le climat et nous placent en état de dépendance vis-à-vis des fournisseurs
extra-européens (notamment la Russie) ; désormais tout le monde peut constater qu’elles sont en prime une impasse économique. Il faut donc nous en émanciper au plus vite.
Pour répondre à l’urgence, une forme de réserve stratégique européenne de gaz, voire une centrale d’achat de l’UE, permettrait de renforcer le pouvoir de négociation des Européens.
Le redémarrage simultané des économies à l’échelle mondiale a généré une forme d’emballement qui illustre bien le fait que nos sociétés n’ont pas opté pour la nécessaire sobriété. Si l’on veut pouvoir se reposer sur une production énergétique décarbonée, il nous faut sortir du modèle de surconsommation, facteur de surexploitation de ressources naturelles. Pour agir sur la demande, les solutions sont connues : efficacité énergétique, rénovations thermiques. Pour ne pas en rester au stade du slogan, trois impératifs s’imposent : des investissements massifs, un accompagnement accru des secteurs les plus énergivores vers une transition juste et durable et de nouveaux programmes de formation professionnelle, d’information et de sensibilisation en direction des citoyens. »

Article publié dans le Cap Finistère n°1370 du 15 octobre 2021




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