Envie d’Europe !
« À quoi sert la politique quand tout va bien ? », s’est demandé Raphaël Glucksmann à Toulouse, le 5 avril, pour le premier meeting de la campagne des Européennes.
Il faut malheureusement des conditions exceptionnelles pour que les réformes les plus essentielles, comme la sécurité sociale inventée par le conseil national de la résistance, par exemple, puissent voir le jour.
Or, aujourd’hui nous sommes précisément dans une période où un effort de même ampleur doit être accompli afin de relever les défis écologiques, sociaux et démocratiques auxquels l’Europe, et au-delà le Monde, sont confrontés. Lentement, les institutions européennes, sous la pression des États, se sont mises à ronronner. Au point que les citoyens s’en détournent.
L’Union européenne est aujourd’hui paralysée. Quand ce ne sont pas les lobbies qui pèsent de tout leur poids pour empêcher le vote de directives contraignantes et régulatrices, ce sont les États qui torpillent les projets de la commission. Au point que la pire vague populiste s’apprête à s’abattre sur elle le 26 mai.
Pourtant, comme l’a expliqué Aurore Lalucq, qui a décidé de quitter Génération.s pour rejoindre la liste de Raphaël Glucksmann.
« Le problème de l’Europe est idéologique. Il est tout à fait possible, dans le cadre des traités actuels d’engager la transition écologique ».
Mais cela suppose quelques conditions. D’abord, élire au Parlement européen des combattantes et des combattants (voir article page 3) qui ne s’en laisseront pas compter, comme par exemple Éric Andrieu ou Sylvie Guillaume qui ont déjà démontré leur capacité à défendre leurs convictions, face aux lobbies de l’agro-industrie pour l’eurodéputé du sud-ouest ou face aux égoïsmes nationaux envers les réfugiées pour l’eurodéputée de la région lyonnaise.
La bataille serait bien sûr plus facile si la gauche se présentait unie le 26 mai. À plusieurs reprises les participants à ce premier meeting ont scandé « Unité ! Unité ! Unité ! » Dans la ville rose, Raphaël Glucksmann n’a pas manqué de rappeler la figure de Jean Jaurès qui doit encore inspirer la gauche.
Ne tombons pas dans le piège, mortifère et dangereux, tendu par Emmanuel Macron qui voudrait limiter le choix des électeurs à un duel entre sa candidate et celle de Marine Le Pen.
Tout naturellement, la liste menée par Raphaël Glucksmann s’intitulera Envie d’Europe ! car cette expression est celle qui résume le mieux l’état d’esprit de l’ensemble de ses colistiers, à la fois sur la forme (l’état d’esprit combatif) et le fond (l’objectif politique à atteindre). À cinquante jours du scrutin, le ton de la campagne est donné : enthousiaste et combatif !
Article publié dans le Cap Finistère n°1266 du 12 avril 2019