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mercredi 25 décembre
Et la Bretagne vota Oui

« Les Bretons, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient... », aurait déclaré Charles Pasqua en découvrant les résultats du Référendum pour le Traité de Maastricht, il y a trente ans, en septembre 1992.
Sans être les seuls partisans de la ratification de ce traité, les Socialistes bretons, et en particulier finistériens,
ont pu s’attribuer une large part de cette victoire. « En 1992, les Bretons savent ce qu’ils doivent à l’Europe. Pour des activités comme l’agriculture ou la pêche, elle est clairement un facteur de progrès », se rappelle Jean- Jacques Urvoas, alors Secrétaire fédéral aux élections. « Elle apportait à notre économie des ressources financières et lui permettait de se connecter à de nouveaux marchés. » En 1992, l’Europe ne faisait pas peur aux Bretons. Au contraire, c’est son absence qui aurait pu inquiéter.
Parfaitement unis, les Socialistes bretons ont pris la tête du camp du Oui et il faut reconnaître qu’ils n’ont pas ménagé leurs efforts. Qu’on en juge : en l’espace de quelques semaines, ils
ont organisé, le 13 septembre, une fête de la rose à Quimperlé, en présence de Gérard Fuchs, Secrétaire national du PS à l’international et de Louis Le Pensec, ministre des DOM-TOM, mais aussi vice- président du Conseil des Communes et régions d’Europe. Le 18 septembre, Jean-Pierre Cot, président du Groupe socialiste au Parlement européen, animait deux réunions, à Rosporden et Brest. Des comités du Oui, rassemblant des Socialistes, des Centristes et des Écologistes ont été lancés par Bernard Poignant à Quimper et par Pierre Maille à Brest.
« Les Socialistes ont pris la tête du camp du Oui. »
Et quelques jours avant le scrutin, François Cuillandre, Premier secrétaire fédéral, relançait la publication du Breton Socialiste, hebdomadaire tiré à plus de 4000 exemplaires.
Marylise Lebranchu, en 1992, avait pris son bâton de pèlerin pour animer plusieurs réunions publiques pour défendre le Oui. « Aucun autre parti ne s’est autant mobilisé. Le Oui était le seul vote possible pour les Socialistes parce qu’il apportait de la régulation dans la construction européenne, après l’Acte Unique », se souvient-elle. « Maastricht prévoyait une monnaie unique. Il faut se souvenir qu’à l’époque, les ministres des finances avaient les yeux rivés sur les cours des monnaies et les baisses dites compétitives était un instrument redoutable. »
Les Socialistes n’étaient pas tombés dans le piège des débats techniques et avaient mené une campagne politique autour de trois grands axes : Maastricht, est une chance pour l’emploi, Maastricht, est une chance pour la paix, Maastricht est une chance pour la démocratie.
En face, la Droite est divisée et mène une campagne d’arrière-garde sur le thème de l’Europe des nations. Les barons de la Droite nord-finistérienne comme Charles Miossec, Jacques De Menou ou Louis Goasduff font campagne sur le thème de l’Europe des Nations. Mais les électrices et les électeurs comprennent bien qu’il s’agit de freiner la construction européenne à un moment où, au contraire, elle doit s’approfondir. « Nous étions en 1992, au moment où se déterminait la division internationale du travail et tout le monde comprenait bien que l’Europe devait de plus en plus parler d’une seule voix », rappelle Marylise Lebranchu.
Au soir du 20 septembre 1992, 59,44 % des électeurs votent pour le Oui dans le Finistère qui se classe en cinquième position. Seules les Côtes d’Armor et l’Ille-et-Vilaine et les deux départements alsaciens obtiennent de meilleurs résultats avec plus de 60 % en faveur du Oui.

Article publié dans le Cap Finistère n° 1404 du 16 septembre 2022




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