Pour cette campagne présidentielle, Anne Hidalgo fait le pari de l’intelligence : que les électrices et les électeurs se déterminent par
rapport à un projet, à des propositions et non sur des petites phrases.
C’est le sens de la campagne de tracts qui vient de commencer et
qui invite les Françaises et les Français à s’emparer des sujets de la vie quotidienne, comme le logement, le pouvoir d’achat ou l’éducation.
Savoir si le drapeau européen peut, ou non, flotter quelques jours sur l’Arc de Triomphe n’intéresse pas grand monde. En revanche, savoir où ? Comment ? Et par qui on pourra se faire soigner sont des questions que trop de personnes sont obligées de se poser. En effet, plus de 9 millions de Français vivent dans un désert médical. Rien que pour l’année 2020, le gouvernement a supprimé 5700 lits d’hôpitaux.
C’est un véritable plan Marshall de l’Hôpital public qu’annonce Anne Hidalgo en prévoyant le recrutement de 25 000 infirmiers ou aides-soignants, de 5 000 techniciens agents hospitaliers ou la formation de 15000 médecins et 1250 sages-femmes par an.
À cela, il faut ajouter une réforme profonde du mode de financement ainsi que de la gouvernance des hôpitaux en augmentant significativement la place des élus.
Aujourd’hui, le SMIC n’est supérieur que de 100 euros au seuil de pauvreté. En cinq ans, le pouvoir d’achat de certains agents du service public a enregistré une baisse pouvant atteindre 5%.
Anne Hidalgo propose d’augmenter immédiatement le SMIC de 15 % et d’engager des négociations sur les salaires dans les branches professionnelles.
100 000 familles, qui peuvent prétendre entrer dans le parc de logement social, sont actuellement inscrites sur liste d’attente. Un Français sur cinq subit la précarité énergétique. Pour permettre à chacun de se loger décemment, Anne Hidalgo propose de mettre en place une garantie, afin qu’aucun ménage ne soit obligé de consacrer plus d’un tiers de ses revenus pour son loyer. L’encadrement des loyers dans les zones tendues sera généralisé et un vaste plan de rénovation énergétique des logements sera engagé.
Aujourd’hui, l’avenir des lycéens est décidé par les algorithmes de Parcoursup. Chaque année, 100 000 jeunes décrochent du système scolaire. C’est vers eux que doivent se porter les efforts. Ils doivent être accompagnés par des professionnels de l’orientation qui doivent leur proposer des formations correspondant à leurs aspirations.
Se soigner, gagner sa vie, se loger, assurer l’avenir de nos enfants... Voilà les vrais enjeux pour des millions de Françaises et de Français qui attendent de cette campagne présidentielle une confrontation d’idées et de propositions, plutôt qu’une surenchère identitaire totalement décalée de leur vie quotidienne.
Article publié dans le Cap Finistère n°1378 du 14 janvier 2022
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