Ingrid de Ploéven, Marie et Frédéric de Châteaulin, Sébastien et Didier de Guipavas, Axel et Maxime de Plougastel-Daoulas...
Il y avait bien longtemps qu’autant de nouveaux adhérents, n’avaient assisté aux travaux du Conseil fédéral, qui, samedi matin, s’est réuni à Châteaulin, au cœur de
la circonscription de la nouvelle députée, Mélanie Thomin.
« N ous devons prendre le temps d’analyser ce qui vient de se passer », a insisté la présidente du Conseil fédéral, Florence Crom. Car l’ensemble du paysage politique français a totalement été modifié depuis le dernier Conseil fédéral, qui s’était tenu le 7 mai, quelques jours après la signature de l’accord électoral de la Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale (NUPES).
Les objectifs assignés à cet accord ont-ils été atteints ? Pour Tristan Foveau, la réponse est « oui, avec toutes les limites que comporte cet accord et ses résultats qui sont parfois décevants ».
D’abord, compte tenu du rapport de force à Gauche à l’issue du premier tour de la Présidentielle, cet accord était le seul possible. Il devait permettre de sauver le groupe socialiste à l’Assemblée. C’est chose faite. Il devait permettre de limiter l’influence du RN en permettant à un ou une candidat.e de Gauche d’accéder au second tour et il a, en partie, réalisé cet objectif. Enfin, il marquait, de manière claire, l’engagement du Parti Socialiste dans le camp de la Gauche.
Élue moins d’une semaine avant, Mélanie Thomin, seule députée de Gauche dans le Finistère, a livré ses premières impressions de parlementaire.
Animatrice de la 6e circonscription, la nouvelle députée a pris ses responsabilités
lorsque, dans l’accord national passé au sein de la NUPES, la 6e circonscription a été attribuée au PS. « Nous avons envisagé toutes les possibilités, mais j’ai relevé le défi, puisque c’était aux Socialistes de mener campagne, face à Richard Ferrand. »
Avec l’ensemble des forces de la NUPES, la candidate a engagé une campagne joyeuse contrastant fortement avec celle, particulièrement triste et sans entrain, de son principal adversaire. On connaît la suite : un millier de voix de différence seulement au soir du premier tour et une montée en puissance dans la semaine qui a suivi avec un débat télévisé réussi et une dynamique sur l’ensemble de la circonscription.
« Les Législatives sont une élection nationale et non locale. »
« Le nouveau paysage politique français est totalement inédit et surtout était absolument inimaginable il y a à peine quelques mois », a rappelé Olivier Galiana. Dans une première analyse, le secrétaire fédéral aux Élections a mis en avant quelques éléments dont il faudra tenir compte à l’avenir. À commencer par l’abstention qui est devenue majoritaire dans le pays. « Il est donc temps de s’attaquer réellement à ce phénomène, d’abord en créant de l’envie et du désir. »
Autre leçon à tirer des Législatives : les étiquettes l’emportent très largement sur les implantations locales.
Les Législatives sont donc des élections nationales et non locales.
La soixantaine de dissidents socialistes ne rassemblent, en moyenne, que 8,97% des voix.
La percée du RN constitue une alerte sérieuse. Et sans l’Union de la Gauche, l’Extrême-droite aurait pu avoir bien plus de 89 députés. En Bretagne, fort heureusement, ses candidats ne parviennent pas à se qualifier pour le second tour. Mais jusqu’à quand ?
Avec 131 élus, la NUPES devient la principale force d’opposition au gouvernement. Mais, même si le nombre de député.e.s de Gauche est multiplié par deux, « l’Union de la Gauche se heurte toujours à un plafond implacable qui l’empêche d’obtenir les 35 % nécessaires au premier tour pour enclencher une dynamique au second. »
La NUPES est désormais le cadre du développement du Parti Socialiste. Pour les adhérents, il va donc falloir apprendre à militer avec nos partenaires. Si pour certains, comme les communistes, des habitudes de travail avaient déjà été prises, il n’en va pas totalement de même avec les Écologistes et en encore moins avec les Insoumis.
Dans les circonscriptions, cependant, des habitudes ont été prises. Mais, il va falloir, collectivement, tirer les leçons de ce scrutin pour affiner les choix des candidat.e.s en tenant compte de toutes les spécificités locales.
« Maintenant, il faut se préparer à la suite », a prévenu Tristan Foveau. « Notre pays va connaître des temps difficiles dans les prochains mois sur le plan économique et social avec la flambée des coûts énergétiques, des matières premières et des produits de première nécessité qui devraient alimenter l’inflation et les problèmes de pouvoir d’achat au quotidien.
Il va donc falloir se préparer dès maintenant. Ça suppose de poursuivre, d’approfondir et d’élargir le rassemblement de la Gauche, qui est notre talisman et qui est la condition de nos victoires futures.
Cela suppose que notre parti joue pleinement son rôle dans la formulation de propositions concrètes, dans la sélection de nos éventuels futurs candidats. Cela suppose également la structuration de nos relations avec nos partenaires pour être en situation le jour venu de nous imposer dans la répartition des circonscriptions. Et cela suppose, enfin, de faire l’analyse objective, lucide, des endroits où la configuration des candidatures d’union aurait pu être différente et permettre de l’emporter. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1400 du 1er juillet 2022
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