Fake news à Quimper
Le 17 novembre, le centre-ville de Quimper a été le théâtre de scènes de violences en marge de la manifestation des Gilets jaunes. Les forces de l’ordre ont été obligées d’intervenir.
Quelques heures après cette soirée de violences, une vidéo, postée sur les réseaux sociaux, tentait de faire croire que des CRS s’en étaient pris à une personne handicapée en fauteuil roulant. Très rapidement, de manière virale, elle a été vue près d’un million de fois et a suscité des commentaires indignés.
Sauf qu’il n’en était rien. Au contraire comme l’a révélé Stéphane Le Bourdon, conseiller départemental, qui se déplace lui aussi en fauteuil roulant et qui a même été filmé, à son insu. « Cette vidéo, c’est n’importe quoi. Elle ne montre pas du tout ce qu’il s’est passé. Les CRS ne m’ont pas agressé, ils ont voulu au contraire me protéger. Aujourd’hui, on fait dire ce que l’on veut aux images. En fait, c’est un véritable coup monté qui s’est déroulé en marge de la manifestation des Gilets jaunes », a expliqué le conseiller départemental à Ouest-France.
Stéphane Le Bourdon était présent sur les lieux de la manifestation. « Je vois alors un autre homme en fauteuil roulant qui s’en prend aux CRS », explique-t-il. « Il leur jette des béquilles dans le dos. J’interviens pour tenter de le calmer. Je ne comprends pas pourquoi il s’en prend aux policiers. Il se lève de son fauteuil et je vois d’autres jeunes, près de lui, en train de filmer.
Il s’en prend à moi. Les CRS interviennent car ils reçoivent des coups. C’était une mise en scène. Les jeunes ont réussi à me filmer de dos. Et ils prétendent que la personne frappée et mise à terre était mon accompagnant. Tout est faux. »
Ce que Stéphane Le Bourdon a vu ce soir-là, autour de la Préfecture ne correspond absolument pas à ce que la vidéo tente de faire croire : les forces de l’ordre ont été prises à partie par une poignée de jeunes agressifs qui ont tenté de faire le buzz.
La Préfecture du Finistère s’est fendue d’un communiqué pour dénoncer cette mise en scène. « Manipuler les images, leur donner délibérément un sens autre que la réalité, est à la fois irresponsable et dangereux ». Une plainte a été déposée par la Préfecture contre les auteurs de ces vidéos et des présentations mensongères, ainsi que contre les sites hébergeurs.
Ce genre de mises en scène, en vidéo ou en photos, ont tendance à se multiplier ces derniers jours pour faire croire que les forces de l’ordre agissent sans discernement et tabassent des passants, ou alors qu’elles « fraternisent » avec les manifestants. La prudence est donc, plus que jamais de mise, en particulier sur les réseaux sociaux.
Article publié dans Cap Finistère n°1249 du 30 novembre 2018