Ferme-usine de Commana : restons vigilants
Le 1er juillet, la Préfecture du Finistère a annoncé que le projet d’extension de l’élevage bovin de Commana sera instruit selon les règles prévues pour les autorisations environnementales. « Premier combat gagné mais restons toutes et tous mobilisés et vigilants face à ces projets néfastes pour notre bien commun : une nature préservée », a réagi Kévin Faure.
Quelques jours auparavant, le conseiller départemental avait publié un communiqué dans lequel il expliquait pourquoi ce projet représente un danger pour l’environnement.
« Un dossier d’enregistrement d’ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) a été déposé en Préfecture récemment pour l’extension d’une ferme agricole. Le dossier accessible au public, bien qu’il comporte des zones floues voire incomplètes, ne semble présenter que la seule extension de l’élevage existant. Il s’agit en réalité d’une extension accompagnée de la création d’un méthaniseur ainsi qu’un plan d’épandage nécessairement ajusté.
400 vaches laitières en stabulation sur caillebotis additionnées aux 37 000 volailles existantes, il ne s’agit pas d’une petite ferme locale d’agriculture raisonnée », fait remarquer l’élu départemental qui précise qu’elle se situe en plein coeur du Parc Naturel Régional d’Armorique, à moins de 400 mètres d’une zone Natura 2000 et à quelques centaines de mètres de l’Espace Naturel Sensible de la tourbière du Mougau.
Les opposants à ce projet mettent en avant la préservation de la qualité de l’eau. En effet, cette future usine serait située à proximité immédiate de captages d’eau publics alimentant de nombreux habitants, en amont de quelques dizaines de mètres de la rivière du Mougau alimentant le lac du Drennec, ponctionnant demain près de 22 000 m3 d’eau par an dans le réseau public en plus des deux captages privés existants pour l’exploitation.
« Le plan d’épandage des substrats issus du méthaniseur, fortement concentrés en Azote, est absent du dossier ce qui ne permet pas d’évaluer précisément les futurs impacts. En revanche, ces épandages de boues seront réalisés en Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Il paraît donc primordial de pouvoir mener des études approfondies sur l’impact de ces épandages.
Article publié dans le Cap Finistère n°1276 du 5 juillet 2019