Fonction publique en danger
Dans un courrier commun adressé au premier ministre, Édouard Philippe, huit organisations syndicales (*), représentatives de plus de 5 millions d’agent.es, s’inquiètent de l’avenir promis à la Fonction publique.
« Face aux inégalités sociales et territoriales, au sentiment d’abandon d’une grande partie de la population, la Fonction publique a un rôle important à jouer. Sans les agent.es, qu’ils soient dans le versant de l’État, celui de la Territoriale ou de l’Hospitalière, les missions indispensables des services publics au service des usagers ne peuvent être rendues, l’isolement est renforcé et les inégalités grandissent. C’est pourquoi, à l’inverse des suppressions d’emplois et d’un recours accru au contrat tels qu’envisagés par le gouvernement, nos organisations syndicales jugent indispensable la création d’emplois statutaires dans tous les services qui en ont besoin. »
Les organisations syndicales exigent également une revalorisation salariale. Au quotidien, les agent.e.s travaillent au service de l’intérêt général et font vivre des services publics de qualité sur l’ensemble du territoire. Cette revalorisation est d’autant plus attendue que, depuis sa nomination en mai 2017, le gouvernement a accumulé des mesures négatives comme le gel de la valeur du point d’indice, la mauvaise compensation de l’augmentation de la CSG ou le rétablissement du jour de carence...
« Au moment du Grand Débat national, où il sera notamment question de la réorganisation de l’État et des services publics, nos organisations syndicales vous demandent la suspension du projet de loi relatif à la Fonction publique et des processus engagés sur la réforme de l’État. Elles vous demandent la prise en compte de leurs revendications visant à renforcer la Fonction publique et les droits et garanties de ses personnels. »
Attachées aux principes qui sont ceux de la Fonction publique, et au Statut général des fonctionnaires, qui représentent une réelle garantie d’égalité entre usagers, elles appellent à conforter le modèle social de notre pays. C’est pourquoi, les organisations syndicales engagent d’ores-et-déjà diverses initiatives pour permettre à toutes et tous les agent.es d’intervenir et d’agir afin de peser. Les organisations syndicales attendent, de la part du premier ministre, des réponses précises à leurs propositions. Le projet de loi porté par Olivier Dussopt et l’annonce de la suppression de 120 000 postes ne sauraient être acceptés.
Lorsque huit organisations syndicales se retrouvent pour signer un appel commun, le gouvernement serait bien inspiré de prendre le temps de les écouter. La dernière fois qu’il a refusé d’entendre les mises en garde, c’était la semaine avant le 17 novembre. On a vu où cela l’a mené…
(*) CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, FA-FP, CFE-CGC, CFTC
Article publié dans le Cap Finistère n° 1259 du 22 février 2019