Grande cause du quinquennat ?
L’égalité Femmes/Hommes devait être la grande cause du quinquennat. Devait, car il y a loin des discours aux actes.
L’égalité entre les Femmes et les Hommes n’est pas l’affaire de coups de comm’ ou de déclarations sans lendemain, mais nécessite au contraire de la ténacité et de la persévérance. Car les comportements et les habitudes prises depuis des générations ne vont pas changer en quelques mois.
Le Conseil départemental du Finistère a pris toute la mesure de la tâche à accomplir. Et surtout n’a pas attendu le mouvement #meetoo pour mettre en place des programmes de communication et de sensibilisation de ses agents, mais aussi de l’ensemble des Finistériennes et Finistériens sur l’égalité. D’ailleurs, l’égalité Femmes/Hommes est l’un des cinq projets emblématiques du Département avec la Jeunesse, le projet alimentaire du territoire, les usages du numérique et l’accès aux politiques publiques.
À la dernière session des 30 et 31 janvier, Élyane Pallier a rappelé les objectifs du plan d’action 2017-2021.
La lutte contre les violences faites aux femmes est une priorité tout au long de l’année et pas seulement le 25 novembre. En avril 2019, le Conseil départemental a lancé une campagne de prévention interne. Il s’agissait de reprendre des phrases qui peuvent être prononcées de manière anodines mais qui constituent des délits. Et, avec chaque phrase, était indiqué le montant de l’amende ou de la peine encourue par celui qui la prononçait. Cette campagne s’est accompagnée de la mise en place d’une procédure de recueil d’information et d’alerte.
« Les métiers techniques ne sont pas réservés aux hommes ou ceux qui concernent l’aide à la personne aux femmes. »
Pour améliorer l’accompagnement des victimes, le Conseil départemental a participé au financement d’un poste d’intervenant.e social.e en gendarmerie.
L’égalité Femmes/Hommes passe aussi par un changement de comportement et de regard que chacun peut porter sur les professions, trop souvent « réservées » à l’un des genres. Là encore, le Conseil départemental a mis en avant ses agent.es qui interviennent dans des professions dites « genrées » de manière à montrer que les métiers techniques ne sont pas réservés aux hommes ou que ceux qui concernent l’aide à la personne ou à la petite enfance ne sont pas réservés aux femmes.
En 2020, le Conseil départemental poursuivra ses actions et insistera particulièrement sur l’égalité dans le sport avec les résultats de l’appel à projet « Sport au Féminin » lancé en novembre 2019.
Le 8 mars, comme le 25 novembre, sont des temps forts pour sensibiliser le grand public ou réaliser des points d’étape sur les actions engagées par les collectivités locales ou l’État. Mais c’est bien toute l’année, au quotidien, que se construit l’égalité entre les Femmes et les Hommes.
Grandes gagnantes ?
Les femmes seront les grandes gagnantes de la réforme des retraites ne cessent de répéter les ministres. Et pourtant... Avant que ne prenne fin la discussion parlementaire pour cause de 49.3 les parlementaires socialistes n’ont cessé de demander des explications, sans parvenir à en obtenir.
Pourtant, les motifs d’inquiétudes sont nombreux, comme l’a souligné Valérie Rabault, en interpellant sur des points précis le secrétaire d’État.
« Confirmez-vous que les veuves devront attendre d’avoir 64 ans pour percevoir la pension de réversion, contre 55 ans aujourd’hui ? Est-il juste d’exclure les ex-conjoints divorcés du bénéfice de la pension de réversion ? Cela ne risque-t-il pas d’accroître la dépendance économique des femmes, y compris en cas de violences conjugales ? Qu’est-ce qu’une “ carrière complète ” dans un système à points ? Enfin, en remplaçant le système des six derniers mois par des points, on va pénaliser les fonctionnaires - dont 62 % sont des femmes. Comment pouvez-vous prétendre que votre réforme est favorable aux femmes ? »
Ces interrogations légitimes étaient pourtant claires et appelaient comme réponse oui ou non. Mais c’était sans compter sur l’imagination du secrétaire d’État. « La question des pensions de réversion fait l’objet d’une réflexion de l’IGAS. » Nous voilà plus avancés !
Pour la sénatrice socialiste, Laurence Rossignol, interviewée par Libération : « Quand le gouvernement dit “ les femmes grandes gagnantes de la réforme ”, c’est quand même à la limite de la fake news ». Mais c’est assez conforme à ce que fait ce gouvernement : il vend ce qu’il n’y a pas. Ce qui compose la retraite des femmes, c’est d’une part le produit des carrières et d’autre part les droits familiaux sans lesquels les pensions des femmes seraient encore plus faibles. Puisque c’est une réforme comptable et que les droits familiaux coûtent cher, ils ont été identifiés comme un poste de dépenses à réduire. Or ces droits sont indispensables à la retraite des femmes : en 2040, elles arriveront à la retraite avec - 20 % d’écart salarial.