Du berceau à la Fac, la République doit tenir ses promesses pour tous ses enfants. C’est autour de cette ambition que s’articulent les propositions du PS présentées, le 6 mai, à l’occasion du 4e Live du projet intitulé « Grandir dans la République. La République émancipatrice à l’assaut des inégalités ».
La conception de l’égalité, défendue aujourd’hui par le gouvernement, se limite au dédoublement des classes dans les zones d’éducation prioritaire. Pour solde de tous comptes, serait-on tenté d’ajouter, tant cette mesure ne s’accompagne d’aucun autre accompagnement. « Ce n’est évidemment pas notre conception », a insisté Boris Vallaud, qui considère que l’accompagnement doit être permanent pour celles et ceux qui en ont besoin. « Nous, nous voulons faire une place à chacun tandis qu’avec Emmanuel Macron, le mot d’ordre est plutôt que chacun reste à sa place », a résumé le député des Landes.
La prévention est l’un des maître-mots du projet proposé par les Socialistes. Il est indispensable que des professionnels interviennent avant même les naissances pour rassurer, informer et sensibiliser les parents. « Les traumatismes pré et post partum ne sont pas suffisamment pris en compte », a déploré Céline Hervieu, secrétaire nationale à la Famille. Or, ils peuvent être pris en charge et traités. « C’est pourquoi nous proposons une visite pré-natale obligatoire pour tous les parents. Obligatoire car, aujourd’hui, seuls 30 % de futurs parents en bénéficient. Or, le plus souvent celles et ceux qui en ont le plus besoin n’en bénéficient pas. »
« L’alliance éducative pour mobiliser tous les acteurs. »
Nous n’en sommes pas encore au temps du bilan des gouvernements Macron. Cependant, même s’il reste encore un an, il apparaît clairement que le jugement qui sera porté sur l’action de Jean-Michel Blanquer sera très sévère tant il a abîmé l’école. Les dégâts sont si importants qu’il faudra une mobilisation collective pour inverser la tendance.
Avec l’ensemble des acteurs qui interviennent dans et aux abords de l’école, les Socialistes veulent promouvoir « l’alliance éducative ». Ce concept vise à relancer le dialogue social avec le monde enseignant, au point mort depuis l’arrivée de Jean-Michel Blanquer rue de Grenelle. « Rien ne peut se faire sans, et encore moins, contre
les professeurs », a insisté Isabelle Rocca, secrétaire nationale en charge de l’Éducation populaire. Mais « l’alliance éducative » va au-delà, puisqu’elle vise à mettre en lien l’ensemble des adultes qui interviennent dans l’apprentissage scolaire. Et, au premier rang desquels, évidemment les parents. Il serait injuste d’imputer au ministre actuel le divorce entre l’école et les parents. Mais il est désormais si profond qu’une véritable révolution est nécessaire. « Nous avons consulté de nombreux experts pour bâtir notre projet et en particulier ATD Quart Monde qui a beaucoup travaillé sur cette question », a expliqué Isabelle Rocca. « Les enseignants doivent comprendre que les parents transmettent, même inconsciemment, leurs préjugés sur l’école. Il faut donc prendre le temps de leur expliquer qu’ils ont un rôle déterminant à jouer pour la réussite éducative de leurs enfants. »
Les propositions de ce 4e Live du projet sont en ligne sur www.rdv2022.fr  ;
Faire confiance à la jeunesse
Le jour même où se tenait le 4e Live du projet consacré à la jeunesse, du berceau à la Fac, les députés socialistes défendaient, une nouvelle fois, une proposition de loi pour un revenu minimum. Et une fois de plus, la majorité présidentielle l’a refusé. Et, dans le même temps, des lycéens se mobilisaient pour demander que le Bac repose, cette année, sur le contrôle continu.
« Nous, nous voulons faire confiance à la jeunesse et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons abaisser le droit de vote à 16 ans. » Cette génération veut prendre la parole et s’engage pour son avenir.
Les limites d’âges dans notre pays sont totalement incohérentes : on peut aller en prison à 16 ans, mais on est majeur qu’à 18 ans et on doit attendre 25 ans pour pouvoir être éligible aux aides sociales.
Les jeunes ont été les premières victimes économiques de la crise. Les images de files d’attente pour accéder aux distributions de colis alimentaires sur les campus ont mis en évidence l’extrême pauvreté des étudiants. Cependant, la paupérisation de la jeunesse a commencé dès le début des années 2000, précise Maxime Sauvage, secrétaire national à la Jeunesse. 5% des 25/30 vivent sous le seuil de pauvreté, mais ce taux atteint les 13% pour les 18/25 ans qui n’ont le droit à aucune prestation sociale, malgré plusieurs propositions de lois en ce sens.
C’est pour cette raison que le PS propose la création d’un minimum jeunesse qui doit être considéré comme un filet de sécurité et non comme une quelconque incitation à la paresse, comme veulent le faire croire les libéraux. « Toutes les études, et en particulier celles d’Esther Duflo, prix Nobel d’économie, montrent que l’attribution d’une allocation n’incite nullement à l’oisiveté. Elle redonne de la dignité aux personnes qui en bénéficient et leur évite de tomber dans la grande pauvreté », a rappelé Olivier Faure.
Article publié dans le Cap Finistère n°1355 du 14 mai 2021
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