Guilers : le PS écoute les quadras
Comment renouer les liens avec les quadras ? Tous les partis politiques sont confrontés au même défi. Jean-Yves Carn, secrétaire de la section de Guilers, n’y est pas allé par quatre chemins : il a organisé une rencontre pour comprendre les raisons de cette désaffection.
« Nous avons très peu d’adhérents dans la tranche d’âge 25-45 ans, à Guilers », est obligé de constater Jean- Yves Carn. « Mais je crois que toutes les sections sont concernées », tempère-t-il. « J’ai donc sollicité la fille d’une élue, que je savais de sensibilité de gauche, et je lui ai simplement proposé d’organiser une rencontre pour en discuter avec des amis. »
Et le moins qu’on puisse dire est que ce dialogue fut fructueux. L’objectif n’était pas de les faire adhérer mais bien d’engager un échange.
Car, il faut bien le reconnaître : la défiance des jeunes vis-à-vis des organisations politiques est très forte. La Parti Socialiste ne fait pas exception à la règle. Mais il n’est pas, non plus, voué aux gémonies.
Pour cette génération, l’image de la gauche reste positive, qu’il s’agisse des présidences de François Mitterrand ou du gouvernement de la gauche plurielle mené par Lionel Jospin. En revanche, le jugement est moins élogieux concernant le quinquennat de François Hollande même si les critiques portent plus sur la politique menée par les ministres Manuel Valls, Myriam El Khomri ou Emmanuel Macron que sur l’ancien président.
Cependant, cette méfiance ne se transforme pas en apathie car cette génération est prête à s’engager. Sauf que cet engagement ne prend pas les mêmes formes qu’il y a quelques années. Elles sont plus ponctuelles, plus spontanées, plus rapides.
Pour quelles causes les jeunes pourraient s’engager ? Sur les dix thèmes proposés, les interlocuteurs de la section de Guilers ont plébiscité les questions sociales : le salaire et le pouvoir d’achat, la lutte contre le chômage ou la préservation du modèle social. Vient ensuite l’éducation et la formation des enfants.
La faiblesse de l’engagement des quadras s’explique aussi par un manque d’informations sur le fonctionnement des collectivités locales. Le rôle et les compétences des élu.es ne semblent pas être suffisamment connus. « Nous avons donc convenu de nous revoir pour, justement, expliquer en quoi consiste l’activité des élu.es », indique Jean-Yves Carn. Le dialogue continue...
Article publié le 6 juillet dans le Cap Finistère n°1234