Aucune organisation syndicale n’approuve le projet de réforme de l’assurance chômage. Et personne ne comprend l’acharnement du
gouvernement à vouloir l’imposer, coûte que coûte, alors même que le Conseil d’État l’a censurée le 22 juin, permettant ainsi qu’elle ne puisse pas s’appliquer dès le 1er juillet, comme prévu.
D’une même voix, des dirigeants syndicaux dont Laurent Berger
(CFDT) et Philippe Martinez (CGT) dénonçaient au mois de juillet, dans Le Monde « une réforme injuste, absurde et indécente ».
Selon les chiffres de l’Unédic, près de 1,15 million de nouveaux demandeurs d’emploi vont subir un retard ou une baisse de leur indemnisation dès les premiers mois d’application du nouveau mode de calcul. « À partir de l’étude d’impact réalisée par l’Unédic, le Parti Socialiste a entrepris de quantifier l’impact territorial de la réforme, en projetant les résultats de l’Unédic dans chacun des départements de métropole et d’Outre-mer », indique Vincent Duchaussoy, secrétaire national du PS chargé de l’emploi.
Cette étude confirme le caractère profondément injuste de cette réforme qui frappe principalement les demandeurs d’emploi dans les régions déjà durement touchées par la crise.
« Car, en réformant le mode de calcul du Salaire Journalier de Référence (SJR), qui sert de base au calcul de l’indemnité versée par Pôle Emploi aux demandeurs d’emploi, le gouvernement a fait le choix de pénaliser les “ permittents”, autrement dit ceux qui connaissent des trajectoires heurtées, qui alternent
Non à la stigmatisation des chômeurs
régulièrement périodes d’emploi et de chômage. Ainsi, pour une durée de travail égale, un demandeur d’emploi qui a connu des interruptions dans son parcours perdra jusqu’à 41% de son indemnité ! », ont dénoncé les parlementaires socialistes dans une Tribune publiée dans Le Monde, le 6 juillet.
Cet été, la CFDT a publié une brochure intitulée : « Le chômage n’est pas un choix : le livre noir d’une réforme injuste » dans laquelle elle démonte, un par un, les arguments du ministère du Travail et dénonce la philosophie même de son projet.
« Où s’arrêtera le processus de stigmatisation des chômeurs ? », s’interroge Marylise Léon, secrétaire génerale adjointe CFDT. « La question mérite d’être posée. Car si l’idée reçue selon laquelle les demandeurs d’emploi abuseraient de l’assurance chômage a toujours existé, fonder une réforme sur cette vision des choses est une faute politique. Les deux années que nous venons de vivre sont une illustration concrète de ce que donne la gestion de l’assurance chômage par l’État, où la vision purement budgétaire occulte tout le reste. »
D’ores et déjà, une journée de mobilisation, le jeudi 5 octobre, à l’appel de la CGT, de FO, de Solidaires ou de la FSU, est programmée.
Partager |