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mercredi 25 décembre
Insertion : une démarche collective
Le 4 juillet, le Conseil départemental du Finistère a organisé à Quimper le 8e forum de l’insertion et de l’emploi. Durant cette journée, élu.es, travailleurs sociaux et responsables associatifs se sont retrouvés pour partager leurs expériences, confronter leurs points de vue et débattre avec Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et- Moselle et auteur, il y a un an d’un rapport sur l’accompagnement des bénéficiaires du RSA (voir encadré). 
« La question que nous devons nous poser est comment, dans cette société, on avance tous ensemble ? », a résumé Nathalie Sarrabezolles, en préambule de cette journée. « Je ne crois pas qu’il y a des premiers et des derniers. Dans le Finistère c’est collectivement que nous envisageons l’insertion et considérons les personnes comme des ressources et non comme des sujets » a précisé la présidente du Conseil départemental. 
La société évolue et la question que les élu.es départementaux, qui ont en charge les solidarités, doivent sans cesse se poser est : les dispositifs qu’ils mettent en place répondent-ils bien aux défis actuels ? 
« On ne peut pas réduire la politique d’insertion au “pognon de dingue” qu’elle coûterait », a tenu à rappeler d’emblée Michaël Quernez, vice-président du Conseil départemental, président de la Commission insertion, emploi, développement attractivité. 
« Intervenir plus vite, plus fort. » 
La stratégie contre la pauvreté lancée par le président de la République n’est pas une loi. Mais elle interpelle les Conseils départementaux, en première ligne dans la lutte contre l’exclusion. C’est la raison pour laquelle, celui du Finistère a procédé à une évaluation de ses politiques pour pouvoir améliorer ses pratiques et renforcer les coopérations qu’il entretient avec ses partenaires, institutionnels ou associatifs. Car la démarche ne peut être que collective. 
L’évaluation a permis de mettre en avant l’importance de remobiliser tous les réseaux qui interviennent dans le champ de l’emploi et de l’insertion. « Cela demande des moyens pour intervenir plus vite et plus fort », a insisté le vice-président. Les freins au retour à l’emploi sont connus et il est indispensable de les débloquer tous. Il faut donc intervenir à la fois sur les questions de mobilité, de santé ou de formation, mais aussi de tordre le cou aux idées reçues sur les politiques d’insertion qui consisteraient à dépenser de l’argent pour permettre à certains de se complaire dans l’assistanat. 
C’est tout le sens de ce forum : mettre en relation des acteurs de l’insertion qui doivent mieux coopérer. C’est ainsi que le Conseil départemental et Pôle emploi ont profité de ce forum pour signer un protocole d’accompagnement global. Le premier travaille sur l’insertion tandis que le deuxième s’occupe de l’emploi. En renforçant les collaborations, on arrive à améliorer de 27 % le taux de retour à l’emploi.
 
Vers un revenu universel d’activité ?

 
Coup politique ? Nouvelle manière de stigmatiser celles et ceux qui n’ont, pourtant, qu’à traverser la rue pour trouver un emploi ? Ou vraie volonté de prendre à bras le corps la question de la pauvreté ? Toujours est-il qu’Emmanuel Macron s’est engagé à mettre en place un revenu universel d’activité sans en préciser exactement la date de sa mise en place. Grand témoin du forum de l’insertion qui s’est tenu le 4 juillet à Quimper, Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et auteur, il y a un an d’un rapport sur l’accompagnement des bénéficiaires du RSA a précisé les contours du débat qui va s’ouvrir sur ce sujet. 
« Pour l’instant nous n’en sommes qu’aux prémices de la concertation nationale », a prévenu Mathieu Klein. 
Ce RUA se substituerait à l’ensemble des minima sociaux actuels, plus l’AAH, plus les allocations logement pour créer une nouvelle allocation baptisée Revenu Universel d’Activité pour laquelle plusieurs questions doivent rapidement obtenir des réponses : les jeunes de moins de 25 ans seront-ils concernés ? L’Allocation adulte handicapé sera-t-elle intégrée ? L’allocation logement le sera-telle aussi ? Et donc comment seront aidés les locataires qui n’entreraient pas dans le dispositif RUA ? 
Que signifie activité ? La mode, dans les collectivités de droite, aujourd’hui, consiste à imposer des heures de bénévolat aux allocataires du RSA. Pour Mathieu Klein, cette tendance est dangereuse. 
La question des moyens doit obligatoirement être posée. En effet, si l’objectif est de réduire le taux de non recours qui peut atteindre aujourd’hui près de 30 %, et que cela intervient à moyens constants, il y aura, immanquablement des perdants. 
La concertation ne fait que commencer et les départements de gauche, qui ont proposé une expérimentation du revenu d’activité en seront partie prenante. 
Il faut rappeler un certain nombre d’évidences avant d’entrer dans ce débat, a rappelé Mathieu Klein : personne n’est inemployable et les demandeurs d’emploi ne doivent pas être stigmatisés et laissés de côté. La pauvreté n’est pas une situation recherchée. Et l’État doit impulser et financer les politiques de solidarité.
 
Article publié dans le cap Finistère n°1277 du 12 juillet 2019



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