Pour les élu.es socialistes, il faut impérativement aider les commerces locaux à traverser la crise.
Un soutien au commerce local
Durant le deuxième confinement, les communes ont très rapidement mis en place des outils de soutien :
ils ont notamment mis leur capacité de communication à disposition pour informer les consommateurs. Quasiment toutes les communes ont mis en ligne la liste des commerces ouverts ou qui disposaient d’une solution d’achat sur internet (Clique et rapplique).
Mais la diffusion de ces informations, indispensables, n’était pas suffisante. « Nous sommes allés plus loin en nouant un partenariat avec la plateforme de vente en ligne Ma ville mon shopping filiale du groupe La Poste », explique Karelle Hermenier, adjointe au maire de Brest aux dynamiques commerciales, aux halles et marchés. « La ville de Brest et Brest métropole financent l’ensemble de ce dispositif pour une
durée d’un an. Cette plateforme est gratuite pour tous les commerçants, artisans et producteurs locaux qui souhaitent vendre leurs produits en ligne et communiquer efficacement sur leur offre. »
« Nous avons également pensé aux commerçants qui ne maîtrisent pas les outils numériques. Nous leur proposons un service personnalisé. »
« Le paysage commercial va sortir métamorphosé de ce confinement. »
Sur le territoire de Quimperlé communauté, les commerçants et artisans peuvent faire appel au dispositif Pass commerce et artisanat mis en place par la Région Bretagne.
Le taux de prise en charge est de 50% de la dépense pour les projets numériques, les prestations liées à la création de sites internet ou qui visent à améliorer la visibilité sur le web des commerces et artisans (e‐boutique, visites virtuelles...).
Plusieurs communes ont également adopté le principe de bons d’achats solidaires. « Concrètement un bon d’achat de 15 euros permet d’acheter 20 euros et un bon de 30 euros permet d’acheter pour 40 euros », explique Laurent Péron, maire du Relecq‐Kerhuon.
Morlaix Communauté aussi a choisi de mettre en place un système de bons d’achat pour un budget global de 300000 euros.
Tout comme Quimper qui va distribuer des chèques cadeaux d’une valeur de 40 euros, financés à parité par les consommateurs et par la commune.
L’intervention rapide des communes et communautés de communes pour accompagner les commerces de proximité était indispensable. Il en va de la survie même de plusieurs établissements. Cet effort devra se poursuivre tout au long de l’année 2021.
Mais au‐delà de ce soutien, il est indispensable pour les élu.es d’intégrer la nouvelle donne commerciale pour accompagner le plus efficacement possible le développement du commerce local. Ce sera au cœur du débat qu’organisera le BREIS le 28 novembre, en visioconférence.
Stopper Amazon
120 responsables associatifs, syndicaux et politiques, dont les députés socialistes Christine Pires‐Beaune et Dominique Potier, ont publié une Tribune appelant à « stopper Amazon, et à repenser en profondeur nos modes de consommation afin de ne pas nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur. »
« Nous affrontons une crise sans précédent qui a une nouvelle fois révélé les profondes inégalités de notre société. Les “premiers de corvées”, très majoritairement des femmes, risquent leurs vies au quotidien, des dizaines de milliers de personnes ont perdu ou vont perdre leur emploi et un million de personnes supplémentaires sont passées sous le seuil de pauvreté en France. »
Mais tout le monde n’est pas affecté de la même manière. Amazon, le géant du e‐commerce, apparaît comme le grand gagnant de la crise. Depuis le début de l’année 2020, ses ventes ont explosé et la fortune de Jeff Bezos a dépassé les 200 milliards de dollars.
Ce développement accéléré se fait aux dépens des engagements climatiques de notre pays. En permettant de tout acheter « en un clic », Amazon favorise en réalité la multiplication d’achats superflus et suremballés, consommateurs de ressources et émetteurs de CO2. Dans le même temps chez Amazon, les revendications salariales sont balayées d’un revers de main.
La crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur. D’où l’importance d’un moratoire pour nous permettre de réfléchir à des alternatives en matière d’emploi et de développement de la vie locale compatibles avec les enjeux climatiques et sanitaires. Le vote de la « loi CCC » (Convention Citoyenne pour le Climat) est la dernière opportunité pour stopper cette expansion avant que les dégâts ne soient irréversibles.
Pour faire face à l’urgence, une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise est également indispensable. Elle permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité.
Article publié dans le Cap Finistère n°1333 du 27 novembre 2020
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