Journée de réflexion du 6 novembre à Guipavas
Le samedi 6 novembre, la fédération du Finistère du PS a organisé une matinée de réflexion sur l’égalité réelle autour de trois ateliers : l’égalité hommes/femmes, la jeunesse et le handicap.
Benoit Hamon, porte-parole du PS et chargé de la 4eme convention égalité réelle a assisté aux ateliers et a présenté les grandes lignes du texte soumis au vote des adhérents le 2 dévembre.
Discours d’ouverture de Marc Coatanéa
samedi 6 novembre
Chers amis, chers camarades,
Nous voici donc réunis, nombreux, pour une matinée de travail autour de notre nouvelle convention. C’est une nouvelle étape importante pour notre parti, et un moment important pour la vie de notre fédération, et je voudrais ce matin, en notre nom à tous, remercier Benoit Hamon qui se joindra à nos travaux d’ici une petite heure.
Merci également à tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce rendez-vous, et tout particulièrement Anne Graziana, secrétaire fédérale en charge de la lutte contre les discriminations, pour l’égalité Homme/Femme et la parité ainsi que bien évidemment la section de Guipavas et son secrétaire Florent Gayte.
Merci enfin à vous tous d’être venus aussi nombreux de tout notre département, de si bon matin, pour ce moment d’échange, de débat et de réflexion.
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Notre rendez-vous se tient au cœur d’une « séquence politique » particulièrement dense.
Dès cet été, les attaques sécuritaires, la traque des Roms, les dérapages du gouvernent nous ont particulièrement alerté. Les élections de 2012 approchent, Nicolas Sarkozy a cet objectif en tête depuis 2007, mais sans doute ne nous attendions nous pas à un tel durcissement de sa politique. Bien souvent, hélas, les fondamentaux républicains ont été dépassés.
Après l’enfumage sécuritaire, c’est à nos retraites que le Président s’attaque. L’UMP a clairement choisi la voix d’une réforme inégalitaire et de la confrontation avec les syndicats et le Pays.
L’autisme du gouvernement et l’injustice de ces propositions a provoqué la réponse que cela méritait. En tant que socialiste, nous nous sommes, dès le début, impliqué fortement dans ce mouvement, et nous continuons à le faire.
Je vous invite d’ailleurs, toutes et tous, à venir manifester avec nous cet après-midi, à 14h30, place de la Liberté, à Brest.
Mais le gouvernement ne s’arrête pas là et s’attaque au système de santé.
Sans doute avez vous entendu cette décision indigne, votée par l’Assemblée nationale ce mardi : l’Aide Médicale d’Etat (AME) sera désormais payante. Dans le pays des droits de l’Homme, sur notre terre qui se voulait terre d’asile, les étrangers gravement malades ne pourront se faire soigner que s’ils payent !
Pendant ce temps là, c’est le remaniement ministériel qui occupe un certain cercle médiatique et préoccupe l’UMP. Avec des questions existentielles que tous les Français se posent :
- Que va devenir ce pauvre François Fillon ?
- Est-ce que Jean-François Copé va réussir à piquer son fauteuil à Xavier Bertrand ?
- Jean-Louis Borloo est-il assez bien coiffé pour être Premier ministre ?
De ce remaniement dont on nous parle tant, je vous le dis, mes chers camarades, nous n’avons rien à espérer, et aucun changements à attendre, car tout, vraiment tout se décide aujourd’hui au Palais de l’Elysée !
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Face à ces attaques et ces remises en cause systématiques, le Parti Socialiste a été présent et mobilisé comme force de contestation. Mais nous ne sommes pas que cela. Parti d’opposition ? Oui, nous le sommes, et nous l’assumons. Mais nous avons su aussi prouver que nous étions force de proposition.
Force de proposition sur le plan de relance. Force de proposition sur les retraites. Nous avons présenté un plan, un plan juste et équilibré. Le projet du gouvernement n’est financé que jusqu’en 2018. Le notre l’est au moins jusqu’en 2025. Ce n’est pas nous qui le disons, mais le journal Les Echos – qu’on ne peut pas soupçonner de dérive marxiste !
Force de proposition au Parlement, où nous avons, depuis des mois, déposé de nombreuses propositions de loi dont nous pouvons être fiers !
- suppression du crédit révolving ;
- encadrement des rémunérations des dirigeants d’entreprises ;
- lutte contre les discriminations ;
- moralisation du financement des partis politiques après le scandale Woerth/Betancourt…
Toutes ces propositions de loi ont été rejetées d’un revers de main par une droite trop arrogante pour accepter un vrai débat.
Force de proposition, nous l’avons été aussi lors de nos premières conventions, sur le nouveau modèle économique et social et sur l’international. Ces conventions, ambitieuses et novatrices, ont représenté un travail important d’amendement et de débat, dans lequel notre fédération a largement pris sa place.
Nous pouvons être fiers de ce travail et de ces propositions qui ont, d’ores et déjà, été faites. Mais nous ne devons pas en rester là.
Aux deuxième trimestre 2011 s’ouvrira la phase de préparation de notre programme pour 2012, mais auparavant, il reste un autre chantier à ouvrir.
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Comment rendre possible l’égalité réelle ?
La société française est profondément inégalitaire. Nous avons longtemps cru que ces inégalités tendaient à disparaitre progressivement. Mais il nous faut bien nous rendre à l’évidence : les politiques menées par la droite, le libéralisme économique et la crise financière ont creusé considérablement les inégalités.
Nous assistons aujourd’hui au décrochage de beaucoup dans notre société. Les personnes âgées, les jeunes, les citoyens représentants de la diversité, les handicapés, les femmes, les non-diplômés… Tous vivent, plus que jamais, sous la menace du déclassement.
Il y a quelques années, le MJS faisait campagne sur ce slogan : « le vrai désordre, c’est l’injustice »
Comment accepter que, dans notre République :
- Les femmes gagnent 30 % de moins que les hommes ?
- Que les jeunes mettent 7 ans à trouver un emploi stable ?
- Que les handicapés soient rejetés du monde du travail ?
- Comment accepter que les droits ne soient pas les mêmes pour tous, en fonction de l’orientation sexuelle ou de la couleur de peau de chacun ?
Homme et femme de gauche, nous ne pouvons accepter cela.
C’est pourquoi il est essentiel que nous ayons une plateforme de propositions solides pour combattre ces inégalités, pour créer une société juste, équitable, où chacun ait sa place.
Il nous faut, d’abord, attaquer les inégalités de droit. Certaines existent encore. Elles sont intolérables. Mais, convenons en, cela ne suffit pas. Souvent, la loi n’a pas su changer la société. Les profondes améliorations nécessaires n’ont pas eu lieu faute de moyens suffisants ou par manque de volonté politique.
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Notre société a besoin, aujourd’hui, d’une profonde transformation sociale.
Dans son journal, l’académicien Jacques de Bourbon Busset écrivait : « La lutte contre les inégalités sociales est le grand dessein collectif qu’une nation devrait se donner. »
Ce dessein, nous le ferons notre tout au long de cette matinée. Notre travail de réflexion se répartira en trois ateliers :
- L’un sur l’égalité Femmes/Hommes ;
- le second sur le Handicap ;
- le troisième, animé par le MJS, autour de la jeunesse.
J’espère que ces ateliers permettront une discussion riche et fructueuse. Qu’ils soient l’occasion pour nous de débattre, de partager les constats, de discuter autour des propositions de la convention ou d’inventer de nouvelles pistes d’améliorations, de nouvelles propositions concrètes.
Je nous souhaite à toutes et tous une très bonne matinée de travail.
Marc Coatanéa
Premier secrétaire fédéral