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mercredi 25 décembre
L’UESR : le réseau des élu-es de la gauche réformiste.

L’Union des élu-es Socialistes et Républicains a vocation à rassembler l’ensemble des élu-es, majoritaires ou minoritaires, qui se reconnaissent dans une gauche de progrès, réformiste et progressiste, en étant, ou pas, du Parti Socialiste, rappelle son président Jean-Paul Vermot.

Cap Finistère : Avec les formations organisées le 24 septembre à Moulin-Mer et l’embauche d’une nouvelle permanente, on peut dire que l’UESR réalise une rentrée dynamique.

Jean-Paul Vermot : Tout à fait. J’ai annoncé, dès que j’ai été élu président de l’UESR, qu’il fallait recruter un ou une permanente pour animer le réseau. C’est désormais chose faite avec l’embauche de Linda Le Foll, qui fut assistante parlementaire de Patricia Adam. Elle sera basée à Brest. Sa première tâche consiste à consolider le fichier de l’Union des élus Socialistes et Républicains et à animer l’UESR qui a vocation à rassembler l’ensemble des élu-es qui se reconnaissent dans la gauche réformiste, farouche défenseuse du progrès social.
Donc, l’UESR est de retour. Les deux sessions de formations organisées le 24 septembre, sur les droits des oppositions et la construction de territoires résilients ont été très appréciées. Quand on est dans l’opposition, c’est à ce moment que s’élabore les projets et la crédibilité qui permettront les futures victoires.
Pour avoir participé au second, je peux témoigner que les élu-es de gauche partagent la même vision des réformes qu’il faut engager pour surmonter toutes les crises auxquelles nous sommes confrontés : crise sanitaire mais aussi crise de l’énergie et plus généralement crise de l’organisation de notre société et de l’économie.

Cap Finistère : Justement, comment les élu-es vont-ils pouvoir boucler leurs budgets alors que les prix de l’énergie s’envolent ?
Jean-Paul Vermot : Très difficilement sans l’action de l’Etat. C’est la crise de la rentrée et je crois qu’elle est plus politique que les autres. Je vais prendre un exemple très simple : lorsque les cours de la bourse s’emballent, on sait très bien arrêter les cotations. Et, là, les Libéraux nous expliquent qu’on ne sait pas arrêter les cotations de l’énergie. Pas pour des raisons techniques, mais par absence de volonté politique, une absence de volonté de protéger notre Pays.
Il faut acter cet échec de la libéralisation d’un certain nombre de biens communs. En ce qui concerne l’eau, on en a déjà tiré les conséquences dans le Finistère avec une société publique dans la métropole et au-delà et bientôt une régie publique pour Morlaix communauté. On sait que la puissance publique peut se réapproprier les biens essentiels à la population. Mais avec la déréglementation du marché de l’énergie, les Libéraux nous ont conduits dans une impasse complète.
Et j’ai été surpris, pour ne pas dire plus, du discours tenu par les Représentants de l’Etat, des parlementaires, au Carrefour des communes qui consistait à reprendre la version officielle du gouvernement, à savoir que les collectivités disposeraient de réserves leur permettant d’encaisser le surcout de l’énergie alors que pour certaines les factures peuvent être multipliées par 4 !

Il faut craindre, en l’état actuel des prix de l’énergie, un choc des investissements des collectivités dès 2023. Cela se traduira par des projets retardés, revus à la baisse, voire l’impossibilité de boucler les budgets puisque les collectivités appliquent la règle d’or qui leur interdit de présenter des budgets de fonctionnement en déficit. Il est donc urgent d’étendre le bouclier tarifaire à l’ensemble des communes et pas uniquement à celles qui ont moins de 10 agents. Sinon on va provoquer un choc dans notre économie qui va favoriser l’extrême-droite. Nous devons tous faire des efforts, mais lorsque certains ne jouent pas le jeu, et je pense très concrètement à Total Energie qui a déjà annoncé 2,6 milliards d’avances sur dividendes pour 2022, nous allons créer des factures, et des fractures, qui se payeront politiquement. Ces comportements ne peuvent qu’alimenter la défiance envers les politiques et favoriser l’extrême-droite, qui dispose déjà de 89 députés. La mission de notre gauche réformiste consiste à concevoir des politiques qui évitent le recours aux extrêmes.

Cap Finistère : Les agressions envers les élu-es participent aussi de cette crise politique.
Jean-Paul Vermot : Oui, ce n’est pas nouveau mais il faut rapidement y apporter un coup d’arrêt. Nous sommes dans une période où l’image des élu-es est dégradée à cause des comportements de quelques-uns. Et les affaires qui touchent le garde des Sceaux ou le secrétaire général de l’Elysée contribuent malheureusement à alimenter le discours sur les « élus profiteurs » alors même que l’immense majorité d’entre eux se dévouent pour l’intérêt général. L’exemplarité est au cœur de l’engagement politique. C’est de l’abnégation pour nos concitoyens. Il faut renotabiliser la fonction politique et l’exemple doit venir du sommet de l’Etat. On m’a toujours appris que les escaliers commençaient toujours à se balayer par le haut. Ce climat n’est pas le seul responsable de la recrudescence des agressions envers les élu-es. Dans bien des cas, les Elu-es sont agressé-es car ils défendent avec dévouement la paisibilité de nos communes. C’est aussi ça un élu local. Mais là encore, il faut que chacun prenne ses responsabilités et que l’Etat se donne les moyens d’assurer la sécurité publique car les Elu-es locaux ne doivent pas et ne peuvent pas faire faces seules.

Article publié dans le Cap Finistère n°1408 du 14 octobre 2022




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