L’école est le socle de notre République. C’est pourquoi Anne Hidalgo a pris l’initiative d’inviter toutes celles et ceux qui veulent la réparer à apporter leurs propositions À voix haute, soit sur le site internet https://www.2022avechidalgo.fr/ lafranceavoixhaute, soit directement dans les forums, organisés partout en France.
Anne Hidalgo le 4 décembre au Relecq-Kerhuon
« Parce qu’on doit tendre la main aux 100 000 jeunes qui décrochent chaque année, parce que la mixité scolaire et l’accueil de toutes et tous n’est plus négociable, parce que les salaires des professionnels de l’Éducation n’est pas un tabou, parce que l’égalité entre les filles et les garçons n’est pas une option, parce que nous devons en finir avec le harcèlement scolaire, parce qu’un algorithme seul ne peut pas décider de l’orientation des jeunes... je vous invite à dire à voix haute ce que nous devons changer, transformer et renforcer. » En préambule du Forum de l’Éducation, qui pour la Bretagne s’est tenu au Relecq-Kerhuon, le 4 décembre, dans une courte vidéo, Anne Hidalgo a présenté les enjeux de ces rencontres, organisées dans toute la France. En conclusion, c’est en personne qu’elle a
pu préciser son ambition pour l’école.
Sous la houlette d’Anne Maréchal, conseillère départementale de Quimperlé, et d’Émilie Kuchel, conseillère régionale et élue brestoise, ce forum, sous la forme d’ateliers participatifs, a permis de dégager des propositions pour une école plus inclusive.
Le premier, intitulé « Pour une école publique émancipatrice, notamment pour les plus démunis », était animé par Philippe Quenouillère, principal de collège dans le Morbihan. Face à des élèves différents, il n’est pas possible
d’appliquer une seule méthode d’apprentissage. Les enseignants doivent, bien sûr, travailler en équipes et disposer d’une large autonomie pédagogique.
Le deuxième avait pour objet de répondre à la question : « Comment adapter l’école primaire aux enfants ? » et était animé par Anne Maréchal et Hervé Floch, du Sgen CFDT.
« Les investissements qui ne sont pas réalisés à l’école se payent au centuple, quelques années plus tard. »
Manifestement, aujourd’hui, ce sont bien les enfants qui doivent s’adapter à l’école. Pour les participants à cet atelier, il faut alléger les programmes, réduire le nombre d’élèves par classe et augmenter le nombre d’Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH), afin que tous les enfants aient accès à l’école. Dès les plus petites classes, l’apprentissage des langues étrangères et régionales doit être développé.
.L’atelier « Comment promouvoir l’équité en matière d’accès aux études supérieures ? » était animé par Olivier David, conseiller régional, ancien président de Rennes 2. Un seul chiffre permet de mesurer l’inégalité qui règne dans l’enseignement supérieur : notre pays ne consacre que 3 000 euros par an pour un étudiant en licence à l’université et 13000 pour un élève en classe préparatoire. Un rééquilibrage s’avère nécessaire. Il faut augmenter le nombre de place à l’Université, en prenant soin de conserver le maillage du territoire.
L’école doit s’adapter aux élèves
Enfin, le dernier atelier, animé par Émilie Kuchel, avait pour thème : « Comment éduquer à la participation collective pour une réelle démocratie ? ».
« Il n’y a pas que l‘école qui éduque, il y a aussi l’éducation populaire », a insisté l’élue brestoise. Encore faut-il valoriser et sécuriser les parcours professionnels de celles et ceux qui s’engagent dans les associations. En outre, toutes les politiques publiques doivent intégrer les besoins des enfants. « Quand on aménage un parc, on installe des bancs pour les assistantes maternelles, mais trop souvent on oublie de prendre en compte les besoins et les envies des enfants. »
Au Relecq-Kerhuon, Anne Hidalgo a donné les grandes lignes de son projet pour l’Éducation, qui sera l’une de ses priorités. Les forums qui se déroulent tout au long du mois de décembre ont pour objet de l’affiner et l’enrichir.
L’Éducation occupera une place prépondérante dans le projet qu’elle va défendre. C’est là que tout commence. Les investissements qui ne sont pas réalisés à l’école se payent au centuple quelques années plus tard. D’où la volonté d’augmenter substantiellement les salaires des enseignants et, en particulier, de celles et ceux qui s’engagent dans la carrière. Un professeur des écoles débutant gagne 1 700 euros alors que la moyenne, pour un diplômé à Bac +5, se situe aux alentours de 2 500 euros.
L’école qu’Anne Hidalgo veut reconstruire, après le quinquennat de Jean-Michel Blanquer, sera inclusive. C’est pour cette raison qu’elle appelle l’ensemble de la communauté éducative à participer à l’élaboration de son programme : ce sont en effet, les enseignants, les parents d’élèves, les lycéens et les étudiants, mais aussi les représentants des associations d’éducation populaire qui savent comment faire pour que chaque élève trouve sa place au sein de l’école de la République.

Article publié dans le Cap Finistère n°1377 du 17 décembre 2021

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