L’espoir
Les élections municipales de dimanche prochain seront les premières depuis les Législatives de 2017. Elles doivent marquer le premier acte de la reconquête de la gauche.
Par définition, les Municipales sont des élections locales. Cependant, et cette année plus que jamais, elles interviennent dans un contexte national qui pèsera dans le choix des électeurs.
Le 15 mars, l’ensemble des électrices et électeurs pourra pour la première fois faire entendre sa voix et exprimer son désaccord vis-à-vis de la politique menée depuis 2017. L’ensemble des électeurs, car les « grands électeurs », pour leur part, ont déjà sanctionné Emmanuel Macron à l’occasion des élections sénatoriales de septembre 2017. Elles se sont traduites par une défaite cinglante du groupe LREM qui est passé de 29 à 21 membres. Cet avertissement n’a cependant pas été entendu.
Ce pouvoir n’écoute personne. Le projet de réforme des retraites est, à cet égard, caricatural. Personne, à part les députés LREM, ne soutient ce projet. Et pourtant, la majorité parlementaire persiste, allant même jusqu’à accepter que l’examen du texte soit interrompu par le 49.3 (voir page 4). Il ne reste aux Françaises et aux Français que leur bulletin de vote pour exprimer leur désaccord.
Mais ce scrutin ne doit pas être qu’une sanction. Il doit aussi être un vote d’espoir pour la gauche. Partout, les socialistes ont privilégié son union. Elle ne s’est pas réalisée partout. Mais elle reste l’objectif prioritaire, car elle seule permettra de faire émerger une alternative au face-à-face mortifère entre les libéraux et les populistes qu’Emmanuel Macron s’acharne à vouloir imposer.
Le Parti Socialiste, donné pour mort et enterré par certains, est l’un de ceux qui présente le plus de candidat.es. Avec ses partenaires, c’est dans les mairies et les communautés de communes qu’il pourra démontrer la capacité de la gauche et des écologistes à engager les transitions écologiques et démocratiques avec l’ensemble des habitants.
« La gauche est belle quand elle est rassemblée », a rappelé Olivier Faure en meeting à Besançon, ville de gauche longtemps dirigée par le PS où Nicolas Bodin s’est effacé, pour se ranger derrière l’écologiste Anne Vignot.
« Face à ce pouvoir autoritaire, nous ne pouvons plus nous regarder en chiens de faïence et nous dire que nous sommes un peu plus beau que celui d’à côté. Personne ne nous pardonnera de ne pas avoir été capable de mettre en synergie le social et l’écologie et nous serons balayés aux prochaines élections. »
Les élections municipales seront les premières d’une série qui, avant la Présidentielle, concerneront les régions et les départements. Elles doivent être la première étape de la reconquête de la gauche.
Article publié dans le Cap Finistère n°1303 du 13 mars 2020