La lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, c’est toute l’année. Cependant, le 17 mai est l’occasion de mettre en lumière les discriminations ou les préjugés afin de les faire reculer.
La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) a symboliquement choisi cette
journée internationale pour publier un rapport dans lequel elle analyse les discriminations dans neuf domaines de la vie : l’école, l’enseignement supérieur, le travail, le sport, la culture et l’audiovisuel, la santé, l’accès à la justice et la privation de liberté, l’asile et l’immigration et la diplomatie. Elle formule près de 100 recommandations afin que l’égalité en droits devienne une réalité concrète pour les personnes LGBTI.
Depuis une vingtaine d’années, notamment sous l’impulsion de la législation européenne, de nouveaux outils juridiques ont été élaborés pour sanctionner les discriminations et les violences à l’encontre des personnes, en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle.
Pour autant, des obstacles au respect des droits humains demeurent. Ainsi, à titre d’exemple, les couples LGBTI rencontrent toujours des difficultés pour adopter ou pour faire reconnaître le lien de filiation avec leur enfant ; si les thérapies de conversion viennent d’être interdites, des opérations chirurgicales sur les enfants intersexes continuent d’être pratiquées et les personnes LGBTI subissent toujours des discriminations et violences dans leur vie quotidienne.
Selon une enquête réalisée par la CNCDH, la tolérance envers les personnes LGBTI s’est considérablement accrue depuis les années 60. Cependant, cette tolérance ne signifie pas encore acceptation ou intégration mais seulement normalisation.
Si 85 % des personnes hétérosexuelles interrogées considèrent que l’homosexualité est une manière acceptable de vivre sa sexualité, 40 % pensent qu’aujourd’hui on en fait un peu trop pour ces minorités.
Plus de 50 % d’entre elles considèrent encore que l’homosexualité est « un choix ». Or, la prévalence de ce préjugé du « choix » peut justifier des comportements discriminatoires à l’égard des personnes LGBTI.
L’acceptation n’est en outre pas la même envers toutes les minorités LGBTI : 33 % des personnes hétérosexuelles considèrent qu’un enfant transgenre doit être soigné ; les personnes interrogées sont plus gênées par des hommes qui s’embrassent que par deux femmes qui s’embrassent.
Contrairement aux idées reçues, l’enquête révèle que l’âge, le lieu de vie, le niveau de diplôme ont peu d’impact sur l’acceptation des personnes LGBTI.
Article publié dans le Cap Finistère n°1394 du 20 mai 2022
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