Le Parti Socialiste a organisé son premier « Live des idées », vendredi, pour poser les enjeux, réaffirmer ses valeurs et expliquer ses propositions pour défendre la laïcité.
Pour les socialistes, l’objectif peut se résumer en une formule : « la République jusqu’au bout ». Car l’enjeu pour la gauche est bien de de réaliser les promesses de la devise républicaine.
Si l’objet de la loi contre le séparatisme est vraiment de lutter contre l’islamisme radical, alors les socialistes ont des propositions à apporter au débat.
« Nous avons toujours combattu et nous continuons à combattre, fermement, toutes celles et tous ceux qui sont en rupture de ban avec la République, qui remettent en cause ses valeurs, qui voudraient imposer un autre ordre », a insisté Romain Colas, secrétaire national à la Communication.
L’arsenal juridique est aujourd’hui assez complet pour lutter contre les Jihadistes. En revanche, les moyens alloués pour faire appliquer ces lois ne sont pas suffisants. C’est pourquoi le PS propose de porter les budgets de la sécurité intérieure à 1% de la richesse nationale sur cinq ans. Cet effort doit permettre de donner la priorité à ce qui fait défaut actuellement et, notamment, les moyens d’analyses. On a pu le constater avec l’assassinat de Samuel Paty. Des alertes avaient été lancées mais elles n’ont malheureusement pas pu être interprétées à temps.
Les prisons constituent des lieux de propagation de l’idéologie islamiste. « Des détenus se radicalisent parce qu’ils sont en contact avec des jihadistes emprisonnés », explique Gulsen Yildirim secrétaire nationale à la Justice. Il faut donc repérer, grâce au renseignement
Le PS force de propositions
pénitentiaire. Mais ce service a besoin d’être renforcé et surtout de mieux coopérer avec les autres services de renseignements.
Et enfin, une fois repérés, les détenus de droit commun, radicalisés, qui ont purgé leur peine doivent faire l’objet d’un suivi.
Mais ce phénomène de radicalisation en prison doit aussi provoquer une réflexion sur les peines alternatives « qui ne sont pas laxistes, qui ont du sens et qui pourraient favoriser l’insertion et limiter le taux de récidive », a proposé Gulsen Yildirim.
L’islamisme radical, qui touche tous les pays occidentaux et n’est donc pas une spécificité française, se développe sur le terreau des discriminations. C’est pourquoi les socialistes proposent de créer un parquet qui serait spécifiquement dédié à lutter contre toutes ses formes, de manière à amplifier et prolonger les prérogatives du défenseur des droits.
Avec cette soirée de débats, les socialistes ont cherché à répondre aux crimes mais aussi à leurs causes, car c’est bien en combinant à la fois la réponse répressive mais aussi la réponse sociale qu’il sera possible d’éradiquer l’islamisme radical.
Article publié dans le Cap Finistère n° 1335 du 11 décembre 2020
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