Lorsqu’ils peuvent interroger un ancien président de la République, les collégiens ont deux types de questions à lui poser. Les unes très concrètes : à quoi ressemble une journée type à l’Élysée ? Comment se déroule un conseil des ministres ? Les autres plus théoriques : en quoi les institutions garantissent-elles la possibilité de vivre ensemble ?
C’est autour des ces deux thématiques que s’est organisé le dialogue entre
les élèves de 3e C et3e D du collège Saint Pol‐Roux et François Hollande, le 18 novembre. Auteur de deux bandes dessinées destinées à expliquer aux jeunes Français les principes et le fonctionnement des institutions, l’ancien président de la République intervient régulièrement dans les établissements scolaires pour apporter son expérience. La veille, il s’était livré au même exercice à Quimper.
Parmi les journées qui ont marqué son quinquennat François Hollande a bien sûr cité celles des attentats qui ont endeuillé le pays mais aussi celle où il a, après consultation des chefs d’États de la Région, décidé d’engager l’armée française au Mali pour repousser une attaque jihadiste qui menaçait Bamako.
Les élèves ont bien compris que les institutions sont destinées à garantir les conditions du vivre ensemble mais comment y parvenir ? Qu’est‐ce que la laïcité ? Qu’est‐ce qu’une tenue républicaine ? Ou encore jusqu’où peut aller le droit à la caricature ?
« La Laïcité protège et garantit nos libertés », a rappelé François Hollande. Elle permet de croire ou de ne pas croire. Elle garantit aussi la séparation entre l’État et les cultes, et donc la neutralité du service public.
François Hollande est bien placé pour savoir ce que signifie être caricaturé. « Je sais combien c’est pénible », a reconnu l’ancien président « mais il faut l’accepter à condition de ne pas inciter à la haine envers les personnes », a‐t‐il précisé en rappelant que c’est à la justice de déterminer lorsque la frontière de l’acceptable a été franchie.
« Et les tenues républicaines ? », a demandé une collégienne. Pour François Hollande, il serait absurde de vouloir légiférer sur cette question. Il vaut mieux faire appel au bon sens et éviter tout ce qui peut troubler la vie de
l’établissement.
Depuis qu’il a quitté l’Élysée, dans ses interventions ou ses publications, François Hollande insiste beaucoup sur les menaces qui pèsent sur la démocratie, tous comptes faits, « le moins mauvais des systèmes ». En publiant ses livres et en allant à la rencontre des collégiens pour parler de séparation des pouvoirs ou de laïcité, mais surtout en montrant qu’on peut avoir été au sommet de l’État et animer un cours d’éducation civique, il fait vivre les valeurs de la République.
Article publié dans le Cap Finistère n°1333 du 27 novembre 2020
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