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mercredi 25 décembre
La culture, au cœur du projet socialiste
Le conseil fédéral consacré à la culture, qui s’est tenu le 28 juin à Brest, en présence de la sénatrice Maryvonne Blondin et du délégué régional du syndéac, Fabien André, a adopté le texte suivant : 
 
 
La culture, au cœur du projet socialiste
 
Dans un contexte de crise économique, sociale, démocratique, les socialistes finistériens, réunis en Conseil fédéral le 28 juin 2013, affirment que le temps est venu de mener une véritable bataille culturelle.
 
L’austérité qui agite l’Europe amenuise les marges de manœuvre des politiques publiques.
L’ultralibéralisme dicte une logique de performance, de rentabilité immédiate et cherche à tout marchander. Les media, la culture de masse délivrent un prêt à penser, pour « du temps de cerveaux disponibles » qui véhiculent le modèle ultralibéral, consumériste, avilissant qui n’est pas le nôtre. Pendant ce temps, les populismes et le fascisme gangrènent les esprits.
 
La culture est l’un des ciments du pacte républicain ; elle contribue au « vivre ensemble », elle révèle, fédère et rassemble les énergies créatrices. Est-ce d’ailleurs utile de rappeler que la culture, source d’émancipation individuelle et collective, est la première supprimée par les régimes autoritaires et par l’extrême-droite ?
 
Dans une société où règnent la normalisation excessive, la rentabilité immédiate, la dictature de l’argent, nous affirmons que la culture est source de dynamisme, de créativité et de liberté.
Les actions artistiques et culturelles réhabilitent les valeurs humaines, en pariant sur les potentialités créatrices des femmes et des hommes, tout en s’inscrivant dans une démarche porteuse de sens durablement, à l’inverse d’une logique de divertissement qui ne fait qu’accentuer des stimuli de consommation de « produits » qu’on ingurgite, jette et qu’on oublie. C’est pourquoi, le modèle culturel que nous voulons exige la mobilisation des socialistes, au niveau international et européen, national et local.
 
Le bras de fer récent entre « l’homme lige » de l’utralibéralisme européen et la France sur l’exception culturelle en est l’évidente démonstration.
Fondée sur les bases du Conseil national de la Résistance, grâce à l’implication d’André Malraux (création des Maisons de la Culture) puis sous l’impulsion de François Mitterrand et de Jack Lang, la France s’est dotée de nombreux équipements (centres dramatiques, chorégraphiques, médiathèques, centres d’art contemporain, sites archéologiques, salles de spectacles). Les collectivités locales, grâce à la décentralisation, ont encouragé et diffusé les initiatives et largement participé à « démocratiser » une culture, parfois empreinte d’élitisme républicain et d’excellence « descendante » de la Rue de Valois (ministère de la Culture). L’école a progressivement intégré la découverte des esthétiques dans les apprentissages, comme partie intégrante d’une éducation réussie. Les réseaux de l’éducation populaire ont permis d’irriguer quartiers et zones rurales et ont favorisé l’accès du plus grand nombre aux activités artistiques et culturelles, en maillant les territoires et en impliquant leurs habitants dans le développement de pratiques individuelles et collectives.
 
La période est aujourd’hui à un indispensable « renouveau de la politique culturelle ».
A la veille des municipales de 2014, la culture reste un chantier à consolider, encourager et diffuser.
En premier lieu, il convient de rappeler que « la culture est l’affaire de tous » (Robert Badinter, mai 2013, Clohars-Carnoët)
 
Aujourd’hui, la relation entre l’Etat et les collectivités est majeure. La réalisation entre l’Etat et les collectivités locales de contrats visant à doter le territoire d’un maillage culturel mieux coordonné et plus efficace est urgent (engagement 44 de François Hollande). Nous savons que les Parlementaires finistériens accompagneront le Président de la République et le gouvernement pour la mise en oeuvre de cet engagement.
 
L’Etat a lancé plusieurs chantiers (relance de l’éducation artistique dans l’Education nationale, travaux de fond sur l’exception culturelle française). Nous nous mobiliserons pour relayer la volonté du Président de la République de remplacer la loi Hadopi par une grande Loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle française, qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux œuvres par internet facilité et sécurisé comme le préconise le rapport Lescure (mai 2013).
La culture constitue un formidable levier de transformation sociale, de développement économique et humain.
 
La culture comme levier de développement social, humain, économique
 
La place des artistes
La place des artistes dans la vie de la Cité est également un enjeu. Parce qu’ils ont un rôle à jouer dans l’invention de ce qui fait richesse d’un territoire, avec une approche sensible, quand domine une logique d’évaluation comptable. Aux côtés des experts en aménagement, transport, rythmes scolaires, logement, commerce, ils apportent une « expertise humaine » glanée au fil de leurs espaces et temps de vie.
La place des artistes est forcément liée au statut des artistes que nous devons interroger. Le Conseil général favorise l’émergence de projets par la Plate-Forme pour les initiatives du Finistère. L’élaboration en cours de nos projets municipaux et communautaires nous offre l’occasion d’affirmer notre ambition culturelle.
La définition de contrats d’objectifs et de moyens pluriannuels entre collectivités locales et artistes permettra la création de « viviers d’artistes » reconnus et en émergence, accompagnera leur nécessaire ancrage sur un territoire donné et inscrira leurs recherches et créations nourries du réel, des expériences menées avec les habitants et avec les autres acteurs du territoire.
La valorisation et l’accompagnement des initiatives culturelles et artistiques dans la durée est, en effet, indispensable pour contrer les courants dominants du « zapping », de la culture de divertissement, de la culture, comme objet de consommation, de communication, de « vitrine ». L’art n’est pas obligé de plaire, mais son utilité sociale qui contribue à la construction d’individus libres et d’une société émancipée doit être reconnue à sa juste valeur.
La réforme du régime des intermittents prévue courant 2013 est une opportunité déterminante. Pour que l’esprit critique et des clés de lectures du monde, la poésie et l’enchantement restent des richesses au cœur de nos vies, que l’art continue à nous relier les uns aux autres et à nous rappeler que ce qui nous rend humains réside dans notre interdépendance et nos vulnérabilités (et non pas dans l’individualisme et la performance), garantir aux artistes des conditions d’exercice de leurs missions, une protection sociale et une rémunération juste est le prix à payer. Plus qu’un coût, il s’agit d’un investissement pour les générations à venir : « quels enfants voulons-nous laisser à la Planète » ?
 
Des politiques locales de soutien à la création et à la diffusion, d’accompagnement au développement de coopérations
Nous regrettons que dans un contexte où la fréquentation des équipements culturels ne cessait d’augmenter, la droite ait sacrifié les budgets dédiés à la culture.
Nous affirmons que la culture est aussi un moteur économique et social, un atout de développement territorial et de valorisation des richesses locales « inépuisables » : retombées pour les territoires et les professionnels du tourisme grâce aux festivals, création d’emplois, attractivité des territoires, développement de lien social et de solidarités.
 En effet, avec des politiques culturelles pérennisées, ce seront des milliers d’emplois qui le seront également dans la gestion administrative, la logistique, la communication, le tourisme.
C’est pourquoi, inscrire le développement culturel au cœur de nos projets pour les municipalités et intercommunalités
en soutenant la création, la diffusion, les résidences d’artistes ;
en consolidant les associations d’éducation populaire ;
en incitant à la création de coopérations entre les secteurs artistique, socio-culturel et les domaines de l’éducation nationale, de la recherche universitaire
en favorisant le développement de lieux de création en lien avec les habitants et l’émergence de projets culturels et artistiques, innovants sur les plans économique, environnemental et social
est l’exigence que nous nous fixons.
 
Car "être de gauche, c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite, c’est l’inverse."
 
Gilles Deleuze



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