"La gauche est l’avenir de l’Europe"
"Le 26 mai prochain auront lieu les élections européennes. Ces élections pâtissent habituellement d’un taux de participation très faible, probablement parce que les électeurs peinent à en mesurer l’enjeu. Celui-ci est pourtant essentiel. Qui peut croire aujourd’hui que les Etats, pas même la France ou l’Allemagne, peuvent trouver seuls les réponses à des défis comme la transition écologique et énergétique, la transition alimentaire, l’évasion fiscale, le contrôle des flux migratoires, ou la sécurité et la défense ?
Ces élections arrivent à un moment clef de notre histoire. Les forces nationalistes, de droite comme de gauche, ont aujourd’hui le vent en poupe. Malheureusement, les derniers témoins directs des deux guerres mondiales qui ont dévasté l’Europe sont en train de disparaître. Ils ne peuvent plus nous alerter sur le péril mortel du nationalisme, que François Mitterrand avait résumé en une formule lapidaire : "le nationalisme, c’est la guerre !"
Pourtant, nous voulons croire que les prochaines élections ne se résumeront pas à un match entre nationalistes et libéraux. Ce duel serait évidemment bien commode pour les uns comme pour les autres. Mais il ne laisserait aucune alternative aux électeurs, entre l’Europe actuelle qui est allée trop loin sur la voie de la marchandisation, et l’Europe belliqueuse de la première moitié du vingtième siècle que les nationalistes rêvent de ressusciter. Nous socialistes européens, seule force de gauche présente dans tous les pays d’Europe, voulons proposer une alternative. Celle d’une Europe plus juste et solidaire.
Une Europe plus juste et solidaire, c’est une priorité claire à l’urgence climatique, avec un plan d‘investissement dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les mobilités propres de 500 milliards d’euros sur 5 ans. C’est la lutte contre l’évasion fiscale avec un impôt européen harmonisé sur les sociétés. C’est une politique migratoire courageuse et réaliste avec la création d’une Agence européenne de l’asile. C’est une Europe des convergences sociales par le haut avec un salaire minimum européen. C’est une Europe qui affirme ses valeurs en garantissant un droit à l’avortement pour toutes les Européennes et désigne un Commissaire à l’égalité femmes-hommes. C’est une Europe qui affirme sa place dans le monde en conditionnant tout accord commercial au respect des normes européennes.
La Bretagne va devoir faire face à des défis européens spécifiques. C’est pourquoi il est essentiel que des députés européens bretons qui connaissent bien leur territoire soient élus pour défendre ses intérêts. La réforme de la politique agricole commune et le Brexit auront ainsi un impact considérable dans une des premières régions agricole et halieutique d’Europe. Nous nous battrons pour une politique agricole vraiment européenne, plus régulatrice, capable d’accompagner la transition alimentaire et de concilier production de qualité et préservation de l’environnement, ainsi que pour garantir la pérennité de la pêche bretonne qui est en passe de gagner la bataille de la préservation des ressources.
Nous avons deux mois devant nous afin de convaincre les Bretonnes et les Bretons de l’importance de l’enjeu pour qu’ils aillent voter aux élections européennes, et surtout pour faire mentir les prévisions actuelles qui placent en France les nationalistes et les libéraux en tête. L’énergie des femmes et des hommes de gauche qui partagent notre combat sera précieuse pour nous permettre de porter la voix d’une Europe solidaire au Parlement européen."
Forough Salami-Dadkhah, Christophe Fouillère , Vincent Le Meaux, Béatrice Hakni-Robin, Amélie Le Floch, Pierre Huonnic