La longue marche vers l’égalité
En matière d’égalité entre les femmes et les hommes, toutes les lois existent, il suffit de les faire appliquer. À l’apéro-discussion organisé le 8 mars par la secrétaire de la section de Landerneau, Amélie Le Floch, les élues qui ont partagé leurs expériences, Frédérique Bonnard Le Floc’h, Chantal Guittet ou Gaëlle Vigouroux, ont dressé peu ou prou le même constat.
Chantal Guittet a rappelé que la délégation des Droits des femmes à l’Assemblée regarde chaque texte de loi sous le prisme de l’égalité. « Il faut avoir une vision transversale. »
La loi sur l’égalité professionnelle date du 13 juillet 1983. Et pourtant, en moyenne, les femmes gagnent encore moins que les hommes. « Les collectivités doivent faire preuve de volontarisme pour faire avancer l’égalité », a insisté Frédérique Bonnard Le Floc’h qui a illustré son propos en expliquant les actions menées par Brest métropole et le Conseil départemental. Car, si tout le monde célèbre le 8 mars, ce sont tout de même les collectivités de gauche qui s’impliquent le plus et vont au-delà des obligations légales. « Les changements n’interviennent pas spontanément ». C’est aussi ce qu’a expliqué la créatrice d’Entreprendre au féminin, Gaëlle Vigouroux, pour qui les réseaux de femmes, en favorisant le partage de compétences, permettent de faire progresser l’égalité.
S’il n’est pas nécessaire de voter de nouveaux textes, les parlementaires doivent tout de même continuer à agir : non pour renforcer l’arsenal législatif mais pour améliorer le budget du ministère des Droits des femmes. Car c’est bien cette dimension financière qui doit être améliorée, notamment afin de compenser les pensions alimentaires non payées ou de mettre à disposition des associations qui défendent les femmes menacées par des conjoints violents, les moyens de les mettre, elles et leurs enfants, à l’abri, car trop souvent les femmes victimes de violences sont contraintes de cohabiter avec leur agresseur.
Le 8 mars, déjà, 30 femmes avaient péri sous les coups d’un homme. À la même date, il y a un an, elles n’étaient « que » 18. Inverser cette tendance est un défi majeur pour notre pays, qui doit être relevé par l’ensemble des citoyens.
Article publié dans le Cap Finistère n°1262 du 15 mars 2019