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mercredi 25 décembre
Laïcité : une loi de tolérance et de respect

« On a du pain sur la planche ». Telle est la conclusion de la table ronde intitulée « Laïcité, diversité…et extrême-droite » organisée par la Ligue de l’enseignement le 7 décembre à Brest, dans le cadre de la semaine de la Laïcité.

En effet, il y a urgence car l’extrême-droite, comme partout dans le monde, est aux portes du pouvoir. Cette galaxie, composée d’une multitude de partis et de mouvements, peut compter sur la complicité et la bienveillance de magazines, de chaînes de télévisions et de radios, et des réseaux sociaux pour imposer son agenda médiatique.
Aux dernières législatives, les digues ont cédé permettant l’élection de 89 député-es RN.

Cette progression s’effectue sur fond de rejet des autres, en particulier Musulmans, avec, comme justification, un dévoiement de l’idéal laïque : le racisme étant pénalement interdit, l’extrême-droite a trouvé ce subterfuge pour stigmatiser toute une partie de la population. Au nom d’une laïcité qui nierait les différences, elle exacerbe les tensions à coup de polémiques sordides. Or, la loi de 1905 est une loi de tolérance et de liberté, certainement pas d’exclusion.

La laïcité, c’est avant tout la liberté de conscience

Tour à tour, Émilie Kuchel, conseillère régionale et présidente du réseau des villes éducatrices, Éric Guellec, adjoint au maire de Brest chargé de l’éducation populaire et de la vie associative et Olivier Cuzon de la Ligue des droits de l’Homme, ont, dans ce débat animé par Yannick Hervé, secrétaire général de la ligue de l’enseignement, rappelé que la diversité est une richesse et que la Laïcité permet justement de vivre ensemble, quelles que soient nos origines, nos opinions, nos convictions. « La laïcité implique le respect de chacun » a résumé Émilie Kuchel en précisant que le respect ne signifie pas l’acceptation de tous les discours ou de tous les comportements. Il s’arrête là où commence l’oppression. Il n’est par conséquent pas possible de faire passer l’excision comme une pratique culturelle traditionnelle alors qu’elle n’est qu’une mutilation imposée par une domination patriarcale.

« La laïcité, c’est avant tout la liberté de conscience sous réserve du respect de l’ordre public » a rappelé Olivier Cuzon. « Ce n’est pas la neutralité partout, dans l’espace public, c’est uniquement la neutralité de l’État. » C’est pour cette raison que toutes les polémiques orchestrées par l’extrême-droite autour du port des signes religieux sur l’espace public sont en contradiction avec l’esprit de la loi de 1905.

Alors que faire pour dénoncer ce dévoiement de la Laïcité ? Encore et toujours miser sur l’éducation, la pédagogie. Faire le pari de l’intelligence, de la réflexion contre la dictature de l’émotion et du simplisme alimentée par des réseaux sociaux qui surfent sur les peurs et l’émotion. « Le monde est complexe et il faut l’assumer en donnant à tous les élèves les moyens de comprendre les enjeux » a insisté Émilie Kuchel. Mais c’est d’autant plus difficile que le mensonge prend l’ascenseur quand la vérité passe par les escaliers. Cependant, la responsabilité des militants associatifs, syndicaux ou politiques consiste bien à dénoncer le manichéisme et à prendre le temps d’expliquer les termes des débats. « En tant qu’élu-es nous devons en permanence expliquer le sens de notre action » a répété l’élue régionale.

Ce n’est pas un hasard si Éric Zémmour a donné comme consigne aux militants de son parti de faire de l’école un laboratoire de son offensive idéologique. L’État se doit de rester ferme, de ne rien céder aux pressions et de soutenir tous les enseignants victimes de menaces.

La bataille passe par un soutien des collectivités locales aux acteurs de l’éducation populaire mais aussi par un renforcement des services publics, dans les domaines de l’éducation, de la santé, des transports, de la culture pour que la laïcité soit vraiment effective a de son côté rappelé Éric Guellec.

Face au récit de l’inexorable progression de l’extrême-droite, la défense et la promotion de la laïcité constitue un élément essentiel pour recréer du collectif là où prospère l’individualisme. La défense du « vivre-ensemble », et mieux, du « agir-ensemble » reste la meilleure arme contre les discours de haine et de rejet.




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