Le Département à l’écoute des Finistériens
Alors que le Grand débat doit apporter des réponses à des problématiques sociales, institutionnelles ou environnementales, il était normal que le Conseil départemental, collectivité des solidarités, apporte sa propre contribution. C’était l’objet de la session extraordinaire qui s’est tenue le 4 mars.
Michaël Quernez a rappelé en préambule cette phrase de François Mitterrand qui déclarait, le 15 juillet 1981 : « La France a eu besoin d’un pouvoir fort pour se faire, elle aura besoin d’un pouvoir décentralisé pour ne pas se défaire ». Face au mouvement inédit des gilets jaunes, l’État serait bien inspiré d’écouter les propositions et de lire les Cahiers de doléances. Le dégagisme a permis à la majorité d’accéder au pouvoir, mais, dans des moments de fortes tension comme aujourd’hui, elle devrait écouter et faire confiance aux élu.es qui connaissent bien leurs territoires et leurs concitoyens.
Pour le premier vice-président du Conseil départemental, il est urgent que le pouvoir tienne compte de l’appel que lancent de plus en plus de citoyens contre « la déshumanisation de la société » qui se manifeste notamment par le recours systématique à internet pour les services publics. Ce phénomène, par son application systématique, n’est plus accepté par les citoyens. Déjà, on estime qu’un dixième des Français refusent d’engager des démarches administratives parce qu’ils doivent impérativement le faire en ligne.
« Les réponses du gouvernement devront être à la hauteur des attentes. »
Pour Armelle Huruguen aussi, l’État doit écouter les élu.es et leur faire confiance. Car s’ils demandent le droit à la différenciation, c’est tout simplement parce que les réalités, les attentes ou les défis ne sont pas les mêmes, dans le Finistère ou en Creuse. Mais, en Bretagne ou dans le Limousin, le bien-être des habitants est la seule motivation des élu.es.
Et pour y parvenir, ils ont besoin de moyens financiers. Pour Joëlle Huon, la question de la fiscalité, telle qu’elle est posée par le président de la République dans sa lettre de présentation du Grand débat, est biaisée. En effet, au lieu de partir du taux des prélèvements obligatoires et de présenter la dépense publique comme un frein au développement économique, il faudrait mettre en avant notre modèle de protection sociale, basé sur la solidarité.
Enfin, les débats et les Cahiers de doléances ont fait ressortir une forte demande de participation citoyenne. Pour Marie Gueye ou Marc Labbey, c’est précisément ce que fait le Conseil départemental en associant systématiquement les usagers à l’élaboration des schémas départementaux ou à l’évaluation des politiques du Département. Faut-il aller plus loin ? Certainement. Mais les habitudes ont déjà été prises.
Article publié dans le Cap Finistère n°1262 du 15 mars 2019