Plus que jamais, les Départements doivent faire preuve de réactivité pour garantir la continuité du service public et remplir leur mission de solidarité vis-à-vis des personnes les plus fragiles, frappées de plein fouet par la crise sanitaire.
Dans le Finistère, le 2 novembre, la session a permis d’adapter le budget et les dispositifs à la nouvelle donne en sachant, comme l’a souligné Kévin Faure, que la crise est devant nous.
Afin de faire face aux conséquences de la crise sanitaire, le Conseil départemental du Finistère a inscrit près de 10 millions d’euros de dépenses exceptionnelles.
Plus de la moitié de cette somme sera consacrée au RSA (Revenu de Solidarité Active) Plus de 1 000 personnes sont entrées dans ce dispositif depuis le début de la crise. « Nous allons passer de 18 000 allocataires fin 2019 à près de 20000 à la fin de cette année »,
a précisé Michaël Quernez. De 100 millions d’euros, le budget consacré au RSA va atteindre 111 millions d’euros. « C’est autant d’argent qui ne sera pas consacré au plan de relance ». Le Département du Finistère doit par conséquent mobiliser 5 573 000 euros pour répondre aux nouvelles demandes.
« Le Département doit garantir la continuité du service public. »
« La précarité dans le Finistère s’aggrave comme le témoigne la hausse de 50 % en un an des demandes d’aides alimentaires au Secours Populaire », a renchéri Kévin Faure.
Pour soutenir les premiers de corvée le Département a aussi voté 1 504 800 euros de compensation aux structures ayant versé des primes Covid à leurs personnels.
Adapter le service public, c’est aussi anticiper les accueils des jeunes confiés au Conseil départemental. Le nombre de places dans les familles d’accueil a tendance à se réduire sous l’effet de plusieurs phénomènes, a expliqué Marc Labbey. Le nombre de familles se réduit tandis que le nombre de placements augmente. En outre, on constate une inadaptation des services pour les enfants aux besoins multiples qui ne trouvent pas toujours de solutions.
C’est la raison pour laquelle le Conseil départemental a décidé d’ouvrir de nouvelles places tout en renforçant les équipes mobiles qui peuvent intervenir dès les premières alertes.
Les établissements culturels ont subi une très forte baisse de leurs recettes. 820 000 euros de subvention exceptionnelle ont été votés pour soutenir les musées départementaux.
« Notre collectivité a su s’adapter au mois de mars et sera toujours au rendez-vous, pour répondre au mieux aux besoins des Finistériennes et des Finistériens », a insisté Nathalie Sarrabezolles. « La continuité du service public est en enjeu fort et les directions s’organisent pour l’assurer. Dans ces temps difficiles, il nous incombe collectivement d’apporter de l’espoir, dans nos paroles comme dans nos actions. Le Conseil départemental y prendra toute sa part. »
Le Finistère soutient TZCLD
Le Département du Finistère suit avec attention et intérêt, depuis le lancement de la première expérimentation, l’opération Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD).
Depuis 2016, en effet, dix territoires se sont engagés en France, dont Pipriac en Ille-et-Vilaine, dans cette expérimentation imaginée par ATD Quart Monde.
L’objectif est de proposer à tous les chômeurs de longue durée volontaires, présents depuis plus de six mois sur le territoire concerné (commune ou rassemblement de communes), un emploi à durée indéterminée, adapté à leurs savoir-faire et à temps choisi.
Dans le Finistère, trois territoires envisagent de rejoindre cette expérimentation : la commune de Saint-Thégonnec-Loc-Éguiner, le Pays Centre Ouest Bretagne et le territoire de Concarneau.
Aujourd’hui, une proposition de loi est à l’étude au Parlement. En fonction du débat, les modalités évoluent. En effet, on sent bien que le gouvernement et la majorité sont mal à l’aise sur ce dossier et que tous les moyens sont bons pour tenter de limiter les effets de TZCLD. Parfois le nombre d’expérimentations est limité, parfois le choix des bénéficiaires doit être opéré par Pôle emploi. L’intervention des Départements a été obligatoire, puis facultative. Le Finistère, pour sa part, ne tergiverse pas : il veut accompagner et soutenir les territoires qui pourraient, demain, s’inscrire dans le dispositif.
La crise économique et sociale renforce l’intérêt pour ces démarches de labellisation de nouveaux Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée. Dans le Finistère, la crise sanitaire s’est traduite par plus de 1000 allocataires du RSA supplémentaires et les démarches de soutien pour l’accès à l’emploi et le maintien des compétences sont plus que jamais indispensables pour accompagner les Finistérien.ne.s les plus en difficulté.
Le Conseil départemental s’est engagé, à l’unanimité, à soutenir et accompagner les territoires candidats.
Article publié dans le Cap Finistère n°1331 du 13 novembre 2020
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